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Les projets de développement pour Mayotte dans les années à venir

C’est dans son bureau de l’Hôtel du Département que le président du Conseil départemental avait convié les médias ce mercredi matin afin de présenter les grandes orientations et les futurs projets pour Mayotte. Développement économique, social, projet de loi Mayotte, infrastructures, mobilité…Ben Issa Ousseni voit grand pour notre territoire dans la prochaine décennie.

« Ce n’est pas un bilan de mi-mandat que je fais mais je souhaite vous parler d’avenir pour Mayotte », a ainsi déclaré d’emblée Ben Issa Ousseni. En effet, le président du Conseil départemental a souhaité exposer les chantiers importants pour l’avenir de notre territoire. En outre, il s’est réjoui qu’un LR soit nommé Premier ministre et qu’un Mahorais entre au Gouvernement. « Pour l’instant je n’ai pas eu de contact avec Michel Barnier, mais j’espère que le fait qu’il soit LR va faciliter nos échanges et qu’ils soient constructifs ». Il a par ailleurs indiqué qu’il devrait rencontrer le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, au cours du mois d’octobre. « Nous avons pris rendez-vous, il est disposé à nous recevoir prochainement ». Puis il a une nouvelle fois salué la nomination de Thani Mohamed Soilihi au sein du Gouvernement. « Il est méritant par son parcours, son engagement, sa modestie et sa force de travail ».

Le conseil cadial

Un colloque sur l’évolution de l’institution cadiale à Mayotte et l’organisation du culte musulman était organisé dimanche et lundi derniers

Ben Issa Ousseni est revenu sur le colloque en début de semaine autour du rôle et de la place des cadis au sein de la société mahoraise, en reconnaissant que c’était compliqué mais que les cadis doivent continuer à jouer un rôle. « C’est notre héritage…il s’agit maintenant de trouver un équilibre entre la religion musulmane qui est pratiquée à Mayotte et la République ». Pour lui les cadis doivent être les garants de la tradition et des pratiques. « Il y a de nouvelles formes de pratiques religieuses qui s’installent insidieusement sur notre territoire…C’est un point d’inquiétude, nous devons être vigilants sur ça et les cadis ont leur rôle à jouer pour prévenir des dangers ».

Des « États généraux du Social et de la Jeunesse » 

D’ici la fin de l’année, le Département souhaite organiser les « États généraux du Social et de la Jeunesse » afin notamment de revoir les projets du Conseil départemental en faveur de la population et de prioriser les actions à mener. Ainsi un plan de pauvreté va voir le jour et va être signé officiellement en présence d’un membre du Gouvernement. « Un ministre doit venir à Mayotte pour signer avec nous le plan pauvreté, le 17 octobre prochain, mais je ne sais pas encore lequel », glisse le président du Conseil départemental.

La mobilité, en enjeu crucial pour le développement de notre territoire

Au 2e semestre 2025, le Département compte lancer les premières lignes du transport interurbain connectant ainsi le Nord et le Sud de l’île. Ben Issa Ousseni se veut également confiant sur l’ouverture, toujours en 2025, des premières navettes maritimes. Il a par ailleurs assuré de son soutien aux conducteurs de bus, victimes de caillassages. « Le problème du transport à Mayotte c’est le caillassage… Des vitres en polycarbonate sont en train d’être posées sur les bus. Nous devons également poursuivre et accentuer la formation des médiateurs et travailler avec les compagnies de transport », a-t-il ajouté.

Un nouvel aéroport ou la piste longue ?

La piste de longue de l’aéroport en Petite-Terre, un vieux serpent de mer…(illustration)

C’est devenu un vieux serpent de mer maintenant…le problème de l’aérien à Mayotte. Le président Ousseni assure travailler avec le Gouvernement sur ce sujet, tout en étant à l’écoute des projets, car pour l’instant le choix de la piste longue ou un nouvel aéroport en Grande-Terre, rien n’est clairement tranché. « Nous attendons la fin des études et nous souhaitons avoir un calendrier précis de travaux ». Puis il compte aussi s’attaquer à la cherté des billets d’avion. « On a des échanges avec la compagnie Zena, mais pas que… je comprends la colère des Mahorais face aux prix pratiqués par Air Austral. Il faut créer de la concurrence, nous avons ainsi des contacts avec Air France et Corsair… ».

Le développement économique

C’est un gros chantier pour les élus du Département : faire de Mayotte une zone franche pour attirer de nombreux investisseurs afin de développer l’île, mais aussi et surtout créer de l’emploi. « Nous allons poursuivre l’accompagnement des entreprises sur le territoire et notamment les plus petites en leur permettant d’avoir des aides financières, des prêts, ou encore des co financements de projets. Actuellement nous consacrons entre 3 et 4 millions d’euros par an ». Par ailleurs, en 2025, le Conseil départemental compte investir 20 millions d’euros pour le technopole (dont l’inauguration est prévue le 4 novembre prochain), mais aussi pour le PER. Ben Issa Ousseni compte également développer l’aquaculture. « Avec son lagon Mayotte possède un formidable atout avec un potentiel énorme. Notre territoire a une carte à jouer dans ce secteur, pour cela nous devons accompagner les pêcheurs ».

La commande publique

C’est le principal moteur du développement de Mayotte pour les 10 prochaines années. Grâce au contrat de convergence avec l’État, ce dernier s’est engagé à financer des projets importants pour le territoire, à hauteur de 470 millions d’euros. Ainsi l’Hôtel de région devrait sortir de terre en 2026, et le projet de cité administrative, situé dans le centre de l’île, est également sur les rails. « Ces deux projets représentent un investissement de 60 millions d’euros. D’ici la fin de la mandature, c’est près de 600 millions d’euros de commandes publiques qui vont permettre de développer le territoire ». Aussi une des priorités du président est la construction de nombreuses infrastructures pour équiper Mayotte afin qu’elle rattrape son retard. « Le principal problème c’est le BTP, il n’y a pas assez d’entreprises… Les sociétés de ce secteur doivent se structurer et se préparer car les chantiers vont être nombreux ».

départementales, Mayotte
Un nouvel Hotel de région est en projet

La commande publique doit impulser les changements et moderniser Mayotte, ainsi 50 millions d’euros de travaux vont être lancés d’ici la fin de l’année dont 20 millions pour « la voirie rurale ». Le sport ne sera pas en reste, loin de là, puisqu’un centre sportif de haut niveau devrait voir le jour dans le sud, du côté de Malamani, dont la pose de la première pierre est souhaitée en 2025. Visiblement piqué au vif du fait que Mayotte n’a pas été retenue pour accueillir les JIOI de 2027, Ben Issa Ousseni compte être prêt pour 2035. « Nous avons une dizaine d’années pour nous équiper en infrastructures. Nous allons investir entre 15 et 20 millions d’euros par an pendant 10 ans afin d’avoir des infrastructures et des équipements sportifs adéquat. Et cela commence cette année avec le gymnase du Nord, à M’tsangamouji, pour un montant de 20 millions d’euros. On sera prêt en 2035 pour les JIOI », assure-t-il.

La formation

Le président du Département souhaite développer la formation pour les Mahorais, en particulier dans les secteurs du médical, du BTP, et de l’ingénierie. « Nous manquons actuellement de professionnels dans ces secteurs. Nous réfléchissons à élargir notre politique d’accompagnement des doctorants notamment. Nous allons définir des secteurs prioritaires pour répondre aux carences de notre territoire ».

Le projet de loi Mayotte

Même s’il ne s’est pas trop étendu sur le sujet, Ben Issa Ousseni a bon espoir que cette loi voit le jour prochainement, d’ici 6 mois. « Toutes les conditions sont réunies ! Je suis plus optimiste aujourd’hui qu’hier. Nous devons maintenir des échanges constructifs avec le nouveau Gouvernement pour avancer. Avec un Premier ministre LR, un Mahorais au Gouvernement, une députée au RN et une autre au Centre, cela devrait passer… ».

Enfin concernant le projet loi de finances (PLF) que le Gouvernement doit proposer d’ici quelques jours, le président du Conseil départemental ne cache pas son inquiétude, notamment sur la baisse du budget consacré aux Outre-mer, qui pourrait être réduit au moins de 10%, « On a demandé à ne pas en pâtir…Nous sommes néanmoins inquiets sur le montant alloué à Mayotte, notamment sur le contrat d’engagement ».

B.J.

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