Lancée à l’automne 2021, l’année de la gastronomie française entend soutenir les efforts de l’ensemble de la filière, des producteurs aux restaurateurs en métropole ainsi qu’en outre-mer. Ce label s’est décliné en quatre saisons s’articulant chacune autour d’une thématique précise. Si l’hiver entendait mettre en avant la gastronomie engagée et responsable, la saison du printemps portait sur la gastronomie inclusive et bienveillante. L’été quant à lui célébrait le partage et le vivre-ensemble.
« Un grand pas en avant »
C’est dans le cadre de la dernière saison, l’automne mettant à l’honneur les producteurs, que Madame Corine Avice a été récompensée pour son projet « Mélé Yatrou » ; le seul porté au niveau de Mayotte. Il a été labellisé au côté de 125 autres projets. En outre, elle a bénéficié d’une subvention de 10 000 euros « qui va beaucoup aider pour la poursuite du développement de l’activité de production du riz paddy», note Corine Avice.
Une labellisation constituant, selon elle, « un grand pas en avant en donnant envie à d’autres de revenir aux cultures ancestrales ». Le projet récompensé par le label se tiendra de décembre 2022 à janvier 2023 lors de la période de plantation du riz. Douze visites d’expériences, six scolaires et six tout public, seront organisées afin d’initier au procédé de plantage du riz.
Ayant récupéré à Hajangoua l’exploitation de riz de son père en 2016, cela fait désormais sept ans que Corine s’efforce de développer sa production. Durant cette période, la superficie de plantation est « passée de 0,5 hectares à 3 hectares » permettant ainsi d’avoir une production évoluant de « 500 kg à 3 tonnes », renseigne l’exploitante. Elle poursuit sur les caractéristiques du riz paddy : « c’est un riz brut qui n’a pas été transformé en laboratoire. Riz complet peu sucré, il est parfait pour les diabétiques ».
Une valorisation du patrimoine culinaire de l’île
Pour le président le président de la Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA), Rachadi Saindou, cette labellisation participe à la « valorisation du patrimoine culinaire de Mayotte », tout en favorisant le développement de circuit-court. Pour l’heure, la vente se fait au niveau des particuliers, le riz de l’exploitation n’étant pas encore présent dans les commerces de l’île. De nombreuses opportunités restent donc envisageables et permettraient ainsi d’œuvrer à son échelle à l’autosuffisance alimentaire du département. D’autant que Corine Avice ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin, « je vais bientôt faire dans le fromage », ajoute-t-elle.
Pierre Mouysset