29.8 C
Mamoudzou

Succès de la cellule d’écoute psychologique : les soignants ont aussi besoin d’être écoutés

Suite à une montée des violences sur le territoire, mercredi 14 février, une cellule d’écoute psychologique a été activée par le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM). Depuis, les appels n'ont fait que pleuvoir, contraignant de limiter, dans un premier temps, la cellule d'écoute, à un certain public, à commencer par le personnel hospitalier et libéral. 

A l’instar de ce qui avait été mis en place en 2018 lors de la crise sismique, l’objectif annoncé par la Direction du CHM était permettre à toute personne, dans le contexte actuel, particulièrement anxiogène, de pouvoir s’exprimer et de bénéficier d’une écoute psychologique, disponible, 7j/7, de 8h à 20h, en français, shimaoré et kibushi, à ce numéro 02.69.66.58.25. 

Cependant, depuis 24h, la cellule d’écoute a reçu un nombre considérable d’appels, contraignant le CHM de réserver, dans un premier temps, cette ligne d’appels aux personnels hospitaliers et libéraux.

En effet, il n’est pas étonnant qu’en raison d’une actualité particulièrement complexe et violente ces dernières semaines, que de nombreuses personnes aient souhaité s’exprimer et bénéficier d’un soutien psychologique. 

Mais il était également prévisible que les personnels hospitaliers et libéraux soient les premiers concernés par ce besoin d’écoute et de soutien psychologique dans ce contexte.

Les soignants, rappelons-le, ont pris de plein fouet la crise sécuritaire, où les véhicules de secours avaient été caillassés, où les professionnels de santé avaient été agressés à de trop nombreuses reprises, rendant impossible certaines interventions, ou lors de la crise sociale, où trop souvent encore, les personnels hospitaliers et libéraux ont été obligés d’insister à chaque barrage pour aller travailler ou rejoindre leur domicile, la plupart du temps en vain. « C’est invivable » déplorait une soignante, deux semaines plus tôt. 

A propos de la cellule d’écoute psychologique, un soignant nous a confié : « On peut écouter les gens mais à un moment, on a nous-même besoin d’être écoutés. » Et on ne peut que le comprendre et l’écrire…

Mathilde Hangard

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants à Mayotte

Il faut bien du courage aux Mahorais qui ont des problèmes dentaires pour se faire soigner sur le territoire. Les dentistes libéraux ne sont plus que 9 pour les 321 000 habitants recensés sur l’île au 1er janvier 2024. Nous faisons le point sur la situation avec Thierry Arulnayagam, le représentant URPS bénévole des dentistes de Mayotte et conseiller ordinal régional des chirurgiens-dentistes

CSSM : les raisons d’un trou d’air de 12 ans sans cotisations sociales pour les indépendants

Ils sont 3.000 de déclarés sur l’île, et n’ont pas pu cotiser, notamment pour leur retraite jusqu’à présent. La raison ? Le décret destiné à appliquer l’ordonnance de 2011 n’a jamais été pris

La Préfecture lève un pan du voile de sa réponse « eau potable », pour lutter contre le choléra

La Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux annoncent un "plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable", notamment pour des zones "à haut risque"

Mieux éduquer les ados à la vie affective pour améliorer leur protection, et celle de la société  

Au cœur des enjeux des jeunes enfants, la précarité affective. Parce que ceux qui sont victimes de violences, sexuelles ou autre, ne le verbalisent pas ainsi en raison d’un entourage déficient, des actions sont menées. C’est dans ce cadre que se tenaient ce week-end les 2ème "Débats jeunes de Mayotte" organisés par l'association Haki  Za Wanatsa et le Collectif CIDE
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com