Alors que le camp sauvage de demandeurs d’asiles de Cavani fait l’actualité des collectifs de l’île, le rapport d’activité de l’OFPRA livre ses premiers chiffres, provisoires*.
Sur le plan national, près de 142.500 demandes de protection internationale ont été traitées par l’OFPRA en 2023, dont 86% de premières demandes d’asile. On retrouve là un niveau comparable d’avant la crise sanitaire, fait remarquer l’office, qui avait « lourdement affecté les mouvements de populations. » Pour la 6ème année consécutive, ce sont des ressortissants afghans qui sont les plus nombreux à chercher asile en France. L’arrivée des talibans, et l’amoindrissement de l’aide internationale, qui s’est déportée sur d’autre conflit (Ukraine, Israël), alors que sévit sur place une crise humanitaire en sont les raisons.
Des nouveaux conflits qui vont également très certainement nourrir les rangs des demandeurs d’asile.
+102% de demandes en Guyane
En Outre-mer, la Guyane est le territoire qui a connu la plus forte évolution, +102% de demandes, émanant à 28% d’Haïtiens, à n21% de Syriens et 19% d’Afghans. Il faut dire que la plus grande des superficies des DOM, 84.000 km2, ne peut être comparée aux 374 km2 mahorais, soit même pas 1% de son étendue.
Mayotte a enregistré 2.650 premières demandes en 2023, soit -26%. L’opération Wuambushu menée par le ministre de l’Intérieur n’y est certainement pas pour rien, qui a dû refroidir les ardeurs. Sur cette année 2023, l’OFPRA s’est déplacé sur plusieurs territoire au cours de missions foraines comme elle a l’habitude de le faire, mais avec davantage de fréquences à Mayotte où elle s’est rendue 7 fois.
Étant donné l’importance des flux migratoires sur notre département, notamment des demandes d’asile, rapporté à l’étroitesse du territoire, une implantation locale de l’OFPRA avait été demandée en 2018. Elle était destinée à accélérer les procédures qui sont parfois très longues. Par le passé, des demandeurs d’asile pouvaient attendre plusieurs années avant d’avoir une réponse, positive ou négative. L’OFPRA assure avoir fait de gros progrès en passant d’un délai de traitement de 5,2 mois en 2022 à 4,2 en 2023.
Le taux de protection s’est amélioré de 4 points en 2023 pour atteindre 33%, « en lien avec la composition de la demande d’asile et la dégradation de la situation dans certains pays d’origine des demandeurs d’asile. »
A.P-L.