Cette étude, c’est le fruit d’une synthétisation globale de 50 ans de recherches à travers le Monde, ayant justement but de constater les effets que le manque de sommeil implique sur le psychisme et la forte probabilité de développer des troubles de l’ordre psychiatrique. Irritabilité, dépression, anxiété manifeste; et si cela trouvait aussi son essence dans le fait de ne pas se reposer suffisamment et inversement proportionnel ? Analyse somme toute intéressante sachant que dans cette société de l’hyper-stimulation et des écrans, les gens dorment de moins en moins, avec une moyenne de 6 heures par nuit, là où il faudrait dormir entre 8 et 9 heures, voire 10 heures et plus, pour les adolescents et enfants.
Et niveau dégradation et/ou mauvaise qualité du sommeil, les Français ne sont pas en reste. Selon une enquête officielle, 42 % d’entre eux ont déclaré* avoir des difficultés à s’endormir, être sujets à des insomnies ou encore souffrir de réveil au beau milieu de la nuit… De quoi faire des cauchemars éveillés et jouer à l’ascenseur émotionnel après !
Dis-moi comment tu dors, je te dirai comment tu te sens…
Au royaume de ce besoin vital, au même titre que boire ou manger, le sommeil se doit d’être roi. Outre une fatigue légitimée, induite par ce manque de sommeil volontairement perturbé par les scientifiques en charge de ces études, il a pu être constaté, auprès des participants/cobayes volontaires, le changement de leur humeur tirant de manière plus accrue sur la bougonnerie et le négativisme, dans le meilleur des cas, ainsi que des symptômes relevant des phénomènes d’anxiété et dépression. Et ce, dès les premières privations de sommeils observées. Même si cette étude révèle un manque de diversité égalitaire en termes de tranches d’âge étudiées (dominante des 18-30 ans), il n’en demeure pas moins qu’elle est une bonne alerte en ce qui concerne ce sujet de Santé publique et les professions pour lesquelles il est justement question de peu et/ou pas bien dormir.
Et à Mayotte ?
Et bien sans surprise, on dort peu et pas vraiment très bien sur l’île aux parfums et les effets secondaires s’en font ressentir selon une étude antérieure de l’Insee qui corrobore justement ce travail du professeur Cara Palmer. Qu’il soit question de se lever très tôt pour prendre son bus, de gardes nocturnes rythmées pour les personnels de secours et de santé, des chiens errants qui aboient en meute dans l’obscurité ou du voisin égoïste qui ne respecte guère la quiétude nocturne ou encore les règles de base du bien vivre-semble et du bon sens, nombreux sont les facteurs à accentuer ce phénomène du sommeil incomplet et non réparateur; lui même aussi en lien avec des syndromes dépressifs plus ou moins constatés.
Et niveau dépression, il semblerait que le pourcentage de personnes concernées (20% en 2019) soit deux fois plus important qu’en hexagone. « Mayotte est ainsi, avec la Guyane, le département d’Outre-mer le plus lourdement touché par ce trouble de l’humeur. Les femmes, les jeunes et les personnes âgées sont particulièrement concernés » indique le rapport. Et tel un effet boomerang, la prédominance des symptômes de cette dépression se veut justement en Top 1 relative aux troubles du sommeil… Qui de l’oeuf ou de la poule ?! Vaste question, toujours est-il qu’on ne peut analyser l’un sans prendre en considération l’autre, tout comme on ne peut faire l’impasse sur les mauvais besoins alimentaires que cela génère.
En effet, en plus d’être remué émotionnellement, notre cerveau fatigué aura tendance à manifester des pulsions alimentaires plutôt discutables relevant du gras et du sucré… Et tel un effet domino de cause à effets, il se révélera risques d’ordre cardiaque, d’hypertension artérielle, de cholestérol, d’obésité ou encore de diabète.
En somme, mangez, bougez mais surtout, n’oubliez pas : dormez !
*Études menées par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV)