Dans le cadre du mouvement de grève d’une partie des policiers municipaux que nous avons rapporté, l’accès à la mairie et aux bâtiments de la Police municipale avait été cadenassé. Sa levée ce jeudi par le DGS Alain Manteau a ravivé les tensions. C’est un obstacle à la liberté de travailler, explique ce dernier : « J’avais ouvert l’accès dès la veille, mais tout a été bloqué de nouveau ce jeudi. Il a donc fallu rouvrir car cela relève de l’exercice abusif et illégal du droit de grève », explique le DGS qui dit son étonnement sur ce mouvement. « Je suis déçu de l’attitude de certains agents car lorsque le préavis de grève est tombé, nous avons immédiatement déclenché une réunion avec l’intersyndicale le vendredi 27 octobre, puis une seconde le 3 novembre en discutant point par point de leurs revendications. Nous avons même proposé un premier protocole d’accord avec les acquis. »
Le DGS les détaille : « Sur 26 agents pouvant bénéficier d’un avancement de grade cette année, 22 ont été promus, soit 85 %, et 46 agents ont été titularisés en 2023, dont plus de 20 ATSEM. Sur le plan de formations, elles sont inscrites à la demande des agents dans le plan pluriannuel piloté par les Ressources humaines. »
Et il a fait valoir au cours de ces deux réunions de négociation les avancées importantes dont bénéficient les agents de la commune : Nouveau régime indemnitaire (RIFSEEP), avec un coût annuel global pour la collectivité de 1, 4 million d’euros, dont bénéficie tous les agents titulaires et contractuels, mise en place d’un régime indemnitaire particulier pour les policiers municipaux, « car le RIFSEEP ne s’applique pas aux Policiers municipaux », mise en place des tickets restaurant, mise en place du Compte Épargne Temps, mise en place du télétravail.
Sur les 27 départs de collaborateurs, le DGS confirme qu’il s’agit pour la plupart de fin de contrat, « mais nous nous sommes séparés de quelques-uns qui ne faisaient pas l’affaire comme cela arrive dans toute administration. »
Recrutement de plus de 30 policiers d’ici deux ans
Mais le point bloquant reste la police municipale et les tensions que font remonter les agents avec leur directeur. Qui dépend directement du maire Assani Saindou Bamcolo. Il n’a pas répondu à nos sollicitations de réactions ce mercredi, mais a validé un communiqué publié par la mairie ce jeudi.
Sur les brimades et harcèlements que rapportent les agents, il s’étonne que le registre mis à disposition en 2022 au service des Ressources humaines, n’en fasse pas mention. S’il peut être compliqué pour un agent de laisser un écrit, il peut se confier à ce service dont c’est le rôle.
Assani Saindou Bamcolo évoque « un objectif clair et cohérent au regard de l’insécurité qui impacte ses administrés : obtenir avant la fin du mandat une Police Municipale opérationnelle ». Il assume donc les directives données au directeur de la Police municipale et au DGS en matière de formation des agents de ce service, le recrutement de plus de 30 policiers municipaux d’ici fin 2025, la construction de nouveaux locaux pour la Police Municipale (études en cours), l’armement des policiers municipaux (en cours), l’installation de la vidéoprotection sur l’ensemble de la commune (marchés attribués – début des travaux fin 2023).
D’autre part, la Direction de la Police Municipale ferait ouvrir un concours pour la formation d’une vingtaine de policiers municipaux : « la démarche en cours auprès des centres de gestion de Mayotte et de La Réunion, voire même en métropole si c’est nécessaire. »
Des objectifs que le maire et le DGS qualifient « d’ambitieux » et demandent aux agents de « participer à l’effort général ».
A.P-L.