La filière volaille retrouve peu à peu ses rendements d’avant Chido

Alors que le passage du cyclone Chido a ravagé l’agriculture mahoraise il y a de cela un peu plus de 9 fois, la filière volaille commence à retrouver son rythme de croisière comme nous l’a expliqué le directeur de l’abattoir de volailles de Mayotte (AVM), Loïc Breton.

Le passage de Chido le 14 décembre dernier n’a laissé aucune chance aux producteurs et aux exploitants agricoles de l’île. Tous ont pour la plupart tout perdu. Ainsi sur les 62 bâtiments que comptait la filière volaille, seulement 1 seul a tenu le coup, tous les autres étaient à terre. Il a donc fallu beaucoup de résilience de la part des exploitants mais aussi de l’ensemble de la filière pour relancer la production.

Des aides financières de l’abattoir pour soutenir les producteurs

Le directeur de l’abattoir de volailles de Mayotte (AVM), Loïc Breton

Concernant l’abattoir de volailles de Mayotte, situé à Kahani, même si celui-ci a été touché en partie, les derniers aménagements réalisés ont bien résisté au passage du cyclone, se satisfait en quelque sorte son directeur. « Les outils de production ont globalement bien résisté… mais nous en avons eu quand même pour 1,2 million d’euros de dégâts. Les travaux devraient être bientôt terminés, à la mi-octobre », nous a ainsi indiqué Loïc Breton.

Afin de pouvoir relancer la production au plus vite, l’abattoir avait mis en place des aides à la fois pour ses salariés mais aussi pour les producteurs. « Nous avons puiser dans notre trésorerie pour aider nos salariés à faire face à cette catastrophe et éviter les départs… Nous avons ainsi maintenu les salaires à 39h en leur disant : faites des réparations chez vous et quand on aura besoin de vous vous viendrez travailler à l’abattoir, mais pensez d’abord à vos familles… Concernant les exploitants, nous leur avons proposé un Smic par mois pendant 6 mois, même s’ils ne pouvaient plus produire de volailles ».

61 bâtiments sur les 62 que comptait la filière ont été détruits par Chido

Mais ce n’est pas tout puisque l’abattoir a de nouveau prélevé dans ses fonds pour aider les exploitants à reconstruire leurs bâtiments, non plus comme avant avec des tôles mais en « construction standard » et ainsi à retrouver au plus vite une capacité de production. « Nous avons pioché dans nos ressources pour financer le déblaiement de certaines parcelles afin de les désenclaver et de pouvoir y accéder de nouveau. Nous avons également racheté du matériel comme des mangeoires ou des abreuvoirs par exemple… Ce sont ainsi près de 500.000 euros que nous avons injectés ».

Les fonds ont ainsi permis de construire de nouveaux bâtiments aux normes et d’accompagner aussi les éleveurs pour pérenniser la filière. Ainsi, après avoir avancé les fonds, l’AVM a pu toucher des aides de la part de l’Europe mais aussi une aide exceptionnelle de l’État, et notamment du ministère des Outre-mer, et également une aide du Département à hauteur de plus de 350.000 euros.

L’objectif pour 2026 : 16.000 volailles abattues par semaine

La chaîne de production d’abattage des volailles a fonctionné au ralenti durant plusieurs mois

Même si la filière s’est relevée relativement rapidement par rapport à d’autres, les objectifs sont en deçà des attentes. « Avant le passage de Chido nous étions à 10.500 abattages par semaine, nous en réalisons actuellement 12.500 à 13.000… C’est mieux, certes, mais notre objectif cette année en 2025 était de 16.000. Suite au passage du cyclone nous n’étions qu’à 30% voire 40 % de nos capacités… en gros, nous avons perdu un semestre ce qui fait que nous atteindrons l’objectif de 16.000 en milieu d’année prochaine probablement. On doit maintenant avancer sur les chapeaux de roue et mettre les bouchées doubles ! », insiste Loïc Breton.

B.J.

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