Ce mercredi 17 juin, le Parlement européen a adopté en urgence les premières mesures proposées par la Commission européenne pour aider les agriculteurs touchés par le cyclone Chido à Mayotte et par le cyclone Garance à La Réunion.
Maintien du dispositif POSEI et aide financière spécifique à Mayotte
Ces mesures visent à aider les exploitants à surmonter les conséquences des catastrophes naturelles. Elles s’articulent autour de deux points essentiels : des règles assouplies pour les aides agricoles, afin que les agriculteurs puissent continuer à bénéficier du programme européen de soutien à l’agriculture dans les Outre-mer (POSEI), même si leur production a été interrompue à cause des dégâts. Et une aide financière spécifique pour Mayotte, qui a été particulièrement touchée.

« Ces assouplissements sont une première réponse pour les agriculteurs ultramarins durement touchés par les cyclones », a remarqué à l’issu du vote Younous Omarjee, vice-président du Parlement européen et député européen de La Réunion, ce mercredi à Strasbourg. « L’Europe était attendue : elle commence à répondre présent. Mais nous attendons désormais des mesures plus fortes et plus durables », ajoute le député européen de La France Insoumise, qui insiste, dans un communiqué, sur le fait que l’État doit rester mobilisé pour soutenir toutes les solutions attendues par les agriculteurs pour la restauration des productions et la compensation des pertes suite aux cyclones et aux récentes sécheresses. « Je réitère ma demande au Gouvernement de demander à l’Union européenne la mobilisation de la réserve agricole ».
Une reconnaissance politique de la réalité mahoraise
« Le cyclone Chido a frappé Mayotte avec une violence inédite. Des infrastructures détruites, des récoltes anéanties, des populations en détresse. Face à cette catastrophe, l’Europe est au rendez-vous de la solidarité dans la durée », remarquent Eric Sargiacomo, vice-président de la Commission de l’Agriculture et du Développement Rural et Nora Mebarek, vice-présidente de la Commission du Développement Régionale, co-Présidente de la délégation française du groupe S&D, dans un communiqué.
« Les règles européennes ont été adaptées pour permettre des ajustements exceptionnels dans les programmes d’aide spécifiques à l’éloignement et à l’insularité. Une reconnaissance politique de la réalité mahoraise et de ses vulnérabilités », souligne la délégation du groupe S&D.
« Ce soutien européen est un signal fort de solidarité avec Mayotte. La transition agricole, écologique et solidaire doit inclure tous les territoires, y compris les plus éloignés. Dans les catastrophes comme dans les transitions, la cohésion européenne n’est pas négociable », continue la délégation, « nous serons aux côtés des Mahorais et Mahoraises, dans l’urgence comme dans la durée ».

Du côté de l’Etat, Manuel Valls a confirmé, le 12 juin dernier, la mise en œuvre du Fonds de secours pour les Outre-mer (FSOM), avec l’ouverture d’un guichet prioritaire pour les exploitants agricoles, disposant d’une enveloppe de 15 millions d’euros. « Trois vagues de paiement se sont déroulées », a expliqué le ministre d’Etat, « d’abord 115 dossiers ont été traités avec 956.000 euros payés le 22 avril, puis 385 dossiers (2,5 millions d’euros) payés entre le 7 et le 9 mai et enfin 500 autres dossiers (4,3 millions d’euros) sont en cours d’instruction, avec paiement imminent ».
Des aides de l’Etat et de l’Union européenne plus qu’attendues par les agriculteurs de Mayotte, 6 mois après le passage de Chido.