Barge ou pas barge ? Les transports toujours compliqués, six mois après Chido

Depuis le cyclone, les usagers subissent plus que jamais des liaisons maritimes irrégulières entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Près de six mois après le passage du cyclone Chido, la flotte maritime départementale de Mayotte fait toujours face à des dommages importants, affectant fortement la desserte entre les îles, explique le Conseil départemental dans un communiqué datant du 10 juin 2025. L’ensemble des barges a été touché par la catastrophe, « certaines de manière sévère« , compromettant toujours leur utilisation.

Flotte partiellement opérationnelle, réparations en cours

Face à cette situation, la Direction des Transports Maritimes explique avoir mobilisé ses équipes pour sécuriser les unités essentielles, notamment les barges Imane, La Chatouilleuse, Pôlé, Karihani et Georges Nahouda. Deux barges ont été réparées et remises à flot par les agents du département. La barge Pôlé a également repris du service avec l’appui de prestataires extérieurs. Depuis, le Département déclare que les barges Karihani et La Chatouilleuse sont toujours en cours de réparation à Mombasa, au Kenya, et à l’île Maurice.

Usagers confrontés à des liaisons maritimes incertaines

Mayotte, barge, conseil départemental,
En cette fin de journée, la barge est repartie à vide, laissant les passagers dans l’incompréhension

Malgré ces efforts, les usagers restent les premiers impactés par la situation. Depuis Chido, les traversées entre Grande-Terre et Petite-Terre se font sur des barges souvent aléatoires, avec des horaires très fluctuants, voire imprévisibles. De nombreux passagers dénoncent une absence quasi totale de communication aux quais, rendant difficile la planification de leurs déplacements quotidiens. « Il n’y a aucune information ! Mercredi, je suis arrivée à 11h45 au quai en Grande-Terre, et il n’y a pas eu de barge avant 13h« , se désole Marion. Ce mardi soir encore, à Mamoudzou, à 17h30, une barge est arrivée en Grande-Terre pour repartir à vide direction Petite-Terre. Excédée, une passagère a déclaré avec une pointe d’humour : « Pourquoi la barge elle est partie ? Elle nous attend pas ? Elle est fatiguée ?« .

Cette incertitude complique l’organisation du transport, notamment pour les travailleurs, étudiants et familles qui dépendent quotidiennement de ces liaisons. Par ailleurs, les navires Maoré et Safari, hors d’usage avant le cyclone Chido, ont subi de nouveaux dégâts. Le Maoré est sécurisé au mouillage, tandis que le Safari se détériore chaque jour davantage. « Les avaries structurelles sérieuses que ce navire a subies, aggravées par l’absence de coffre adapté à Mayotte, ont nécessité des réparations in situ avant toute mise en sécurité. Malheureusement, la forte houle des derniers jours a détérioré davantage le navire, rendant toute opération de remorquage impossible à ce stade », a précisé le Département.

Les autorités promettent des mises à jour régulières pour informer la population sur l’évolution de la situation.

Mathilde Hangard

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