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Un baobab pour lancer le 2è programme de rénovation urbaine de 27 M€ à Kawéni

Contrastant avec des années de léthargie, les phases de l’opération de Nouveau Programme de Renouvellement Urbain de Kawéni s’enchainent. C’est un véritable Campus scolaire, végétalisé, qui va voir le jour sur 13 hectares, et permettre de relier les zones habitables et scolarisées entre elles par un « mail ».

La rénovation urbaine de Kawéni, on en entend parler depuis 2016, mais de comités de pilotage en visites ministérielles, les toiles d’araignées envahissaient la maison de projets. « Lors de mon arrivée en septembre 2020, on m’a dit qu’il y avait sur le territoire trois projets ANRU qui avaient du mal à démarrer », confie dans son discours Olivier Kremer, directeur de la DEALM (Direction de l’Environnement de l’Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte), qui se félicitait d’avoir eu aussitôt « une accroche forte » avec la mairie de Mamoudzou. Les services de la commune menée par un homme pressé, Ambdilwahedou Soumaila, ont d’ailleurs été félicités par l’ensemble des discours.

Le Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU) de Kawéni se monte au total à 151 millions d’euros et a donc commencé en mai 2021, avec la réalisation et l’inauguration de la 1ère phase, la place SPPM qui jouxte la MJC de Kawéni, un programme de 3,5 millions d’euros. La 2ème portion concerne la zone scolaire dont le top départ a été donné ce jeudi, pour un montant de 27 millions d’euros*. La 3ème portera sur Kawéni village.

Pour inaugurer la zone scolaire et les nombreux bâtiments et équipements qui la constituent, dont un vaste parc de 2 hectares, quoi de mieux que de planter un arbre en lieu et place d’une première pierre, « Celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement », glissera d’ailleurs le recteur Jacques Mikulovic citant un proverbe africain. Il mettait en évidence ce NPRU comme celui « d’un exemple à suivre », en terme de « coordination entre les multiples acteurs. »

Le panneau du projet dévoilé

Ilot de végétation dans un océan de scolaire

Sur le vaste terrain vague de 13 hectares, qui contenait un bassin de rétention peu efficace, ont commencé à travailler les tracteurs et tractopelles. La zone scolaire de Kawéni compte 11.000 élèves, dont environ 4.000 dans les 7 écoles du 1er degré, et environ 7.000 dans les collèges et lycées. Le manque d’infrastructures accompagnantes est au cœur de cette 2ème phase de l’ANRU. Vont être construits, un équipement sportif doté de vestiaires, d’un dojo, une salle de tennis de table, un mur d’escalade, un atelier de pratiques artistiques, un internat d’excellence de 200 lits avec 5 logements de fonction, un pôle de restauration scolaire, dont une cuisine centrale, et un hôtel d’application au lycée polyvalent. L’investissement du rectorat dépasse le programme ANRU et se monte à 70 millions d’euros dans cette zone scolaire.

Pour lutter contre les inondations régulières des établissements scolaires, une requalification du réseau d’eaux pluviales est prévue, et un « îlot de fraîcheur » laissera une large place à la végétalisation.

Parce que les programmes de rénovation urbaine doivent être inclusifs, un « mail » est aménagé, une voie dédiée aux piétons que longera un circuit de bus. Plusieurs logements seront construits, dont une « résidence de jeunes actifs ». Pierre Georgel, Directeur du bureau Comptoir des projets, qui a déjà conçu il y a 10 ans à Mayotte les extérieurs du collège de Labattoir, donne des précisions : « Ce « mail » de 8.000m2 reliera le quartier de la Geôle à Kawéni village. 13 ha d’espaces publics qui desservira l’ensemble des quartiers habités, et un parc de 2 ha d’espaces libres. » Sur l’emprise de ce parc existait un bassin de rétention d’eau « qui ne jouait pas son rôle », puisque « le lycée des Lumières a été inondé cette année à 3 reprises ». « L’eau est plus une contrainte dans ce quartier qu’une ressource. C’est pourquoi nous allons construire des digues pour favoriser l’écoulement des eaux », détaille encore l’architecte.

De l’argent public à préserver

Le baobab en tout petit à gauche, au milieu d’un vaste espace qu’on entamé les tractopelles

Cet apport d’équipements devrait permettre à l’ensemble de se requalifier en « Campus scolaire », et « les équipements sportifs permettront de jouer jusqu’au 16èmes de finale de la Coupe de France indiquait Hamidani Magoma, second adjoint au maire en charge des projets structurants à la Ville. Qui se félicitait de la coopération technique et opérationnelle entre les acteurs : le conseil départemental qui a cédé son terrain pour un euro symbolique, la DAAF « qui a œuvré pour décrocher 9 millions d’euros de FEADER », la préfecture, l’ANRU, et la DEALM « pour l’accompagnement technique ». Il pouvait conclure par « Kawéni hima ! » (Kawéni debout !) pour illustrer cette transformation du quartier en à peine deux ans.

Et c’était assez touchant qu’un enfant du quartier, Sidi Nadjayedine, représente le conseil départemental par son canton de Mamoudzou 3, pour ce lancement de la phase II du NPRU. En saluant l’ancienne municipalité dont il faisait partie, « je suis heureux de constater que le maire actuel a fait dans la continuité », et plus qu’un discours, s’adressait aux élèves et à leurs parents, « ces millions d’euros, c’est pour nos enfants, tout cet argent public qui se fait de plus en plus rare est mis sur la table incite à entretenir correctement les équipements. » Il invitait les acteurs à « rester soudés » pour « travailler ensemble ».

Jacques Mikulovic souhaite une mutualisation des investissements réalisés

D’autant que Jacques Mikulovic souhaite à un partage plus large des infrastructures, « je plaide pour que les salles de classes et les équipements soient mutualisés, utilisables en dehors des heures de cours. Cela fait partie du constat que l’école ne représente que 15% du temps éveillé de l’enfant, ces 85% où il est dehors, nous devons travailler tous ensemble pour son éducation ». Le recteur veut mettre en place un Conseil d’orientation stratégique avec les collectivités territoriales et le secteur économique, « nous devons réfléchir ensemble sur ce que nous voulons mettre en place en terme de formation. A l’internat d’excellence de Tsararano, les gamins se projettent, l’un veut devenir chirurgien, l’autre ophtalmo, et pour revenir exercer à Mayotte. »

Autre vertu d’un conseil d’orientation partagé, permettre une meilleure compréhension des politiques à décliner, « au lycée Bamana, nous avons 2.800 élèves et seulement 400 repas sont servis, il y a un problème. On me dit que 90% des élèves sont boursiers et que l’allocation gérée par les parents sert à autre chose, ou bien que les repas ne collent pas aux attentes. Vous les élus, vous devez nous conseiller, car c’est bien connu, ventre affamé n’a point d’oreille. »

Une réussite partagée donc, qui va engranger du bonus, comme le faisait remarquer Olivier Kremer : « Grâce à l’efficacité des équipes de la mairie, non seulement nous avons convaincu au niveau local qu’un travail avec les habitants était bénéfiques, mais aussi au niveau national, l’ANRU et les ministères, que nous savons mener un programme qui est engagé jusqu’en 2026 ».

Ce n’est donc pas une première pierre, mais un premier baobab qui était planté pour lancer cette phase de travaux de la zone scolaire.

Anne Perzo-Lafond

* La phase touchant à la zone scolaire se monte à 27 millions d’euros : 6,9M€ ANRU, 8,1M€ Ville de Mamoudzou, 9,4M€ de FEADER, 2,2M€ de FEDER et 340.000 euros du CD, sans compter l’apport du foncier.

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