« Venez à l’hôpital de Mayotte, il y a plein de projets qui vont émerger, des spécialités qui vont être créées comme la cardiologie ». Des félicitations de Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM ayant la forme d’un cri du cœur face au besoin de personnels soignants afin d’assurer dans les meilleures conditions possibles l’accueil des patients. Des propos qui n’ont pas manqué non plus de souligner la grande richesse des opportunités que confèrent cette profession, rappelant lui-même son parcours, « il y a un peu plus de 30 ans, j’étais à votre place, on me remettait mon diplôme d’infirmier, comme quoi cela peut mener à tout ».
Un moment d’intenses émotions pour les diplômés
Une cérémonie aux allures de « lumière au bout du tunnel » pour les 13 étudiants désormais diplômés, sur les 26 que comptait la promotion en 3e année. Débutée en 2019, l’organisation du cursus a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire et les conséquences du Covid-19. « Vous avez commencé votre semestre 2 dans des conditions peu confortables, cela vous a profondément marqué », s’est ému Carine Piotrowski, directrice des Soins chargée de l’Institut des Études en Santé du Centre Hospitalier de Mayotte. Elle est revenue sur l’engagement dont la promotion avait fait preuve dans un « parcours semé d’embûches et que vous avez dépassés ».
Une promotion au nom évocateur
Dénommé « Hippocampe », le nom de la promotion revêt également une forte dimension symbolique pour le territoire du 101e département. « Il éveille la curiosité des chercheurs et ne passe pas inaperçu », se justifie la directrice des Soins. Elle n’a pas manqué de mettre en valeur les comportements indispensables que les jeunes diplômés devront cultiver tout au long de leur expérience professionnelle : « le mouvement, allez de l’avant, posez-vous des questions », « saisissez les opportunités là où elles se présentent », sans oublier de « se remettre en question » et de faire preuve en
toutes circonstances de « professionnalisme ».
L’attractivité des soignants au cœur des problématiques
Est-ce à dire que l’ensemble des nouveaux infirmiers vont dorénavant travailler au CHM ? « Pas tous, les personnes qui étaient en formation continue et qui travaillaient déjà au CHM vont prendre leurs nouvelles fonctions. Pour celles qui ont vu leurs études financées par une bourse du Conseil départemental, elles se sont engagées à exercer sur le territoire pour une durée de 9 ans que ce soit à l’hôpital où dans les structures médico-sociales. En cas de non-respect de leur engagement, elles devront rembourser leurs dettes », prévient Carine Piotrowski. Une clause qui ne doit pas faire pour autant oublier qu’en matière de santé, l’attractivité des personnels soignants est le maître mot pour irriguer le désert médical qu’est Mayotte alors même que de nombreux projets médicaux, tels que le futur hôpital, vont sortir de terre dans les prochaines années.
Pierre Mouysset