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Mamoudzou

Le Boulevard Urbain de Mamoudzou validé par la Commission de Débat public !

Une étape supplémentaire vient d’être franchie pour le projet de contournement de Mamoudzou rebaptisé BUM, pour Boulevard Urbain de Mamoudzou. L’élu en charge du dossier, Salime Mdere ainsi que le chargé de mission Jean-Michel Lehay, ont subi avec succès un examen de passage devant la Commission Nationale de Débat Public en visioconférence ce mercredi 5 avril.

La Commission nationale du débat public est l’autorité indépendante chargée de garantir le droit de toute personne vivant en France à l’information et à la participation sur les projets ou les politiques qui ont un impact sur l’environnement.

Lors de la saisine par cette Commission l’année dernière, le dossier avait été présenté, et deux possibilités s’offraient au conseil départemental : soit organiser un débat public, somme ce fut le cas par le passé pour l’allongement de la piste d’aéroport, procédure qui s’étale sur un an de débats, soit une concertation publique, « nous avons choisi cette option, plus rapide », nous rapporte Jean-Michel Lehay, le chargé de mission que les élus ont débauché de la DEAL. Ils sont accompagnés par une personne déléguée par la CNDP, une « garante », Renée Aupetit, « qui a fait un bon rapport sur notre mode de fonctionnement sur le montage du projet ».

Car, comme l’explique le vice-président du Département chargé des Infrastructures, Salime Mdéré que nous avons sollicité, le temps est compté : « Nous devons démarrer les travaux avant décembre 2025 pour obtenir les fonds européens ». En effet, sur l’enveloppe suivante, le Feder ne permettra plus de financer ce type de projets. Or le budget est conséquent, « 900 millions d’euros qui avec les aléas, pourraient atteindre un petit milliard. La moitié est attribué à la construction d’ouvrages d’art, pont, etc., et l’autre à la construction de la route proprement dite ».

Examen de passage ce mercredi pour Salime Mdere et Jean-Michel Lehay

On a un ordre d’idée de la répartition du financement, explique-t-il : « L’Europe, et nous nous sommes rendus à Bruxelles pour cela, peut aller jusqu’à 65%, le reste sera pris en charge à hauteur de 16% par l’Etat, 20% par le Fonds de récupération de la TVA, et 10% par le Département. Même avec nos finances contraintes actuellement, c’est faisable. »

Ne pas se tromper de fuseaux

Le tracé de 11,5Km relie Tsoundzou à Majikavo Koropa en passant par les hauteurs. Deux possibilités s’offre aux porteurs du projet, que Jean-Michel Lehay nomme « fuseaux » : « Il y a deux fuseaux de travail possible. L’un qui passe plutôt en zone urbaine, à proximité des villages, l’autre en zone rurale. L’objectif de la concertation publique va être de proposer les deux possibilités aux mahoraises et aux mahorais afin de définir ensemble où il est le plus judicieux de passer. » Nous avions évoqué ce sujet avec Mohamed Hamissi, expert en mobilité, qui avait en effet émis des réserves, notamment sur le passage en zones urbaines, ainsi que sur la sécurisation du foncier.

Les fuseaux ont une largeur de 200 m et permettront de positionner le BUM de 28 m de largeur à l’intérieur. L’itinéraire comportera en effet 4 voies, deux dédiées aux voitures, et deux aux bus, ainsi qu’aux camions en dessous d’un certain tonnage. Une voie piétonne et une cyclable sont prévues.

Le profil en travers qui permet d’avoir une idée des mobilités prévues dans le projet

Des routes de connexion sont prévues, pour relier chaque village, Majikavo Dubaï, Kawéni, etc. jusqu’à Tsoundzou. « Ça va permettre aux bus scolaires qui vont par exemple de Passamainty à Majikavo, d’aller beaucoup plus vite, et aux élèves de se lever moins tôt », complète Salime Mdéré, très enthousiaste sur ce projet.

Surtout que lui comme Jean-Michel Lehay ont raison d’avoir une impression positive de la prestation de la veille. La réponse est tombée ce jeudi soir : « Ils ont validé le dossier, nous pouvons donc passer à l’étape suivante, la concertation avec les mahoraises et mahorais pourra commencer dès le début du mois de mai ! », se réjouissent-ils.

Anne Perzo-Lafond

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