Lancé ce 25 mars 2025, le projet « Mayotte fibre » devrait enfin connaitre des lendemains qui chantent. Le report des sommes dédiées à l’amélioration du réseau internet lié allait de pair avec la lenteur qu’a mis le conseil départemental à octroyer le marché FTTH (Fiber to the Home), pour Fibre optique jusqu’au domicile. Mayotte reste toujours le dernier département français à ne pas être équipé. Les sénateurs étaient montés au créneau pour sanctuariser l’année dernière les 50 premiers millions d’euros promis à cet effet. Le cyclone Chido aura accéléré le déblocage des fonds par les partenaires.
Zamimou Ahamada, 5ème vice-présidente chargée des Finances et des Affaires européennes du CD, a annoncé le mois dernier que le Conseil départemental avait confié le marché à Mayotte THD (groupe réunionnais OcéInde) qui détient Zéop, le 1er réseau outre-mer de la Fibre à la maison, comme nous l’avions rapporté. Un investissement de 183 millions d’euros, financé par plus de la moitié par l’entreprise, le reste étant partagé entre l’Etat, le Département et pour une petite partie, par l’Union européenne.

Il s’agit de raccorder 60.000 foyers, grâce à 3.000 km de câbles, ce qui devrait permettre de créer 300 emplois directs et 1.500 indirects, ainsi que s’est engagé l’entreprise réunionnaise.
Débouté, l’opérateur Orange implanté à Mayotte, ne compte pas en rester là, informe le quotidien Le Monde, qui relaie un courrier du président du Département Ben Issa Ousseni au Premier ministre François Bayrou et au ministre des outre-mer, Manuel Valls. Il dénonce l’intention de l’opérateur qui gère l’ADSL sur l’île de vouloir « déployer sur ses fonds propres » un réseau fibre pour les communes les plus densément peuplées, donc les plus rentables, notamment Mamoudzou. Une manière de casser la logique de la Délégation de service public passée pour 30 ans avec THD, qui prévoit que les zones les plus rentables financent les moins densément peuplées.
Selon les informations du Monde, Mayotte THD envisage de saisir l’autorité régulatrice des télécommunications, l’Arcep.
A.P-L.