Concernant les nombreux projets engagés par la Cadema certains vont bénéficier de subventions et d’aides, soit de la part de l’État, soit de l’Union européenne. D’autres seront financés en fonds propres par l’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.
La Cadema va financer pour près de 24 millions d’euros en « fonds propres »
Après avoir contacté les services concernés de la Cadema, on apprend que son nouveau siège prévu à Tsararano, à l’horizon 2026, devrait coûter 10 millions d’euros en « enveloppe globale ». « L’État n’a pas vocation à aider au financement de ce type de projet. Notre objectif est de faire un bâtiment le moins énergivore possible et de travailler sur une faible consommation énergétique », indique Fabien Trifol, Directeur Aménagement et Environnement au sein de la Cadema. De plus, la réhabilitation et l’extension de ses locaux situés également à Tsararano qui abritent actuellement les services Eaux et Déchets et dans lesquels devraient bientôt s’y ajouter l’Office de tourisme vont coûter 200.000 euros en fonds propres.
L’extension de l’aire de jeux à Mtsapéré, qui sera inaugurée au cours de ce mois-ci, s’élève à 350.000 euros exclusivement à la charge de la Cadema. A Mstapéré toujours, la réhabilitation du ponton destiné aux pêcheurs (pour qu’ils aient accès à leur outil de travail), ainsi que la mise en place d’une zone d’attractivité économique destinée au public, avec notamment des activités de loisirs et des services de restauration et dont les travaux débuteront en 2025 sont estimés à 5 millions d’euros.
A ces quelques millions d’euros, il faut ajouter les bornes enterrées dont l’objectif est d’en installer vingt par an, pour un budget annuel de 250.000 euros. « C’est une somme conséquente, mais c’est une solution alternative aux 300 bacs qui étaient brûlés et vandalisés chaque année », précise la Cadema. Ce n’est pas tout, la collecte des déchets dans les quartiers inaccessibles a été budgétisée à environ 1 million d’euros par an. Ajoutez à cela la collecte dite « classique » et le chiffre monte à 8 millions d’euros par an. Au total ce sont donc 23,8 millions d’euros qui seront investis par la Cadema en fonds propres.
D’autres projets vont bénéficier de subventions
La mise en place de grillages et le pré-traitement des eaux pluviales dont les travaux devraient être terminés pour anticiper la prochaine saison des pluies, à savoir début 2024, sont estimés à 1,5 million d’euros ; 1,2 million sont pris en charge par le Fonds européen d’investissement (FEI), 300.000 euros resteront à la charge de la Cadema. Les travaux concernant l’ancien tribunal judiciaire qui sera consacré notamment à l’architecture seront normalement terminés d’ici la fin de l’année. Ils s’élèvent à 255.000 euros, financés à hauteur de 33% par la Cadema, le reste étant complété dans le cadre du programme national Action Cœur de ville.
Autre projet en partie subventionné, la deuxième phase des travaux du campus connecté d’Hajangua qui se monte à 300.000 euros et dont 80% sont financés par l’État et le département de Mayotte. Les quatre laveries qui seront installées à Kawéni, Cavani, Doujani et au marché d’Hajangua seront subventionnées à 80% par l’ARS, l’OFB (Office français de la biodiversité) et des fonds européens. Il ne restera à payer pour la Cadema que 20% sur les 800.000 euros d’investissement.
Les travaux de réhabilitation des eaux pluviales concernant le redimensionnement du réseau… sont évalués à 3,7 millions d’euros, dont 3 millions proviennent du fonds européen FEDER. La Cadema devra sortir de sa poche « seulement » 700.000 euros. Enfin, la résorption contre l’habitat insalubre (RHI) des quartiers de la mangrove à Dembéni et de Mro titi à Hajangua bénéficieront chacun d’une subvention de l’État à hauteur de 60 % pour des projets estimés respectivement à 1,1 million et 1,2 million d’euros.
Par ailleurs le projet Caribus, d’un montant de 245 millions d’euros, est financé pour près de la moitié par l’État. Le reste étant réparti entre les fonds européens (FEDER), l’AFD, l’Ademe, le Gip Europe à Mayotte et le Conseil départemental. Le seul hic c’est qu’il a été budgétisé avant la hausse du prix des matières premières qui est survenue ces derniers mois. Il s’agira donc de savoir dans l’avenir si cette somme ne va pas augmenter du fait de cette hausse, d’autant plus que les navettes maritimes dont la mise en service est prévue en début d’année prochaine sera un coût supplémentaire avec notamment la création de pontons…
Benoît Jaëglé.