Il étaient entre 250 et 300 à avoir répondu sur Mamoudzou à l’appel de l’intersyndicale de Mayotte (UI-CFDT, UD-FO, CFE-CGC, FSU, CGT-Ma, SUD-Solidaire, Unsa), mais d’autres rassemblements se tenaient simultanément au rond-point de Tsararano, au rond-point de Longoni, à Combani, pour se mobiliser contre le report de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans dans un mot d’ordre national. « La retraite avant l’arthrite », pouvait-on lire sur les pancartes d’un cortège qui s’est rendu au rond-point El-Farouk avant de revenir à Mamoudzou.
Comme nous l’avions écrit, s’il y a un département qui doit se mobiliser pour ses retraites, c’est bien Mayotte. C’est pourquoi aux revendications nationales se mêlent des exigences locales, « l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation, l’application du taux et du plafond de la sécurité sociale de droit commun sur les calculs de pensions, pour une retraite digne, l’ouverture des droits aux régimes complémentaires de retraite (IRCANTEC, AGIRC-ARRCO), l’application du code de la sécurité sociale, l’application du SMIC de droit commun et en finir avec les discriminations, l’extension des conventions collectives nationales, l’alignement de l’indexation des salaires à 53% pour finir avec les disparités de traitement », etc. Des demandes pas spécifiquement liées aux retraites, mais portant sur le pouvoir d’achat.
La réforme des retraites ne s’applique officiellement pas à Mayotte, comme l’avait révélé le ministre Olivier Dussopt la situation y étant « très caractéristique », avec 2500 bénéficiaires du système de retraite « pour un montant de retraite 287 euros ce qui est extrêmement bas », soulignait le ministre. Mais les salariés du territoire qui cotisent en métropole sont concernés, ainsi que tous ceux qui seront amenés à y travailler.
Rappelons que deux amendements au projet de loi des retraites ont été déposés par le gouvernement à l’initiative des deux députés de Mayotte, un relais que vont prendre les sénateurs, revalorisant, si la loi passe, les retraites par le biais du minimum vieillesse (ASPA) de 150 euros au 1er septembre 2023.
A.P-L.