« La peur est à son paroxysme à Ouangani ! ». Les propos de la lettre de dépôt de plainte collective, adressée au procureur de la République le 29 décembre dernier, signée par 105 personnes, pose les mots sans détour aucun. En effet, la population de Ouangani et « singulièrement les riverains du lotissement Sélémani » font l’objet depuis plusieurs mois d’actes de violence, d’agressions physiques, d’actes de vandalisme, d’harcèlement moral, de menaces de mort et trafics de drogue, en atteste l’objet de la plainte.
« Pris au piège […] dans une guerre entre bandes rivales », la population, d’escalade en escalade, « se trouve aujourd’hui pris pour cible », note les plaignants avant de décrire certains faits survenus : « 3 hommes sortant de la mosquée ont failli prendre des coups de machette, une mère de famille a perdu connaissance après avoir reçu un galet sur la poitrine, un homme a reçu des coups de couteaux et a manqué de perdre la vie en promenant son chien en plein jour ». En outre, constatent les signataires, l’atmosphère « de terreur est renforcée par une augmentation exponentielle de trafics et de consommation de drogues au vu et au su de tous ». Concernant l’action des forces de l’ordre, malgré leur intervention, les plaignants font savoir qu’ « aucune arrestation à ce jour » n’a été effective ; ajoutant par ailleurs que l’emploi de gaz lacrymogène incommode davantage les riverains que les délinquants.
C’est donc au regard de cette situation, « traumatisés et craign[ant] pour notre vie », que les 105 signataires ont souhaité « déposer une plainte collective contre X pour que tout soit mis en œuvre afin que l’on identifie nos bourreaux et qu’ils soient traduits en justice ».