Cyclone : La fuite des habitants !

Depuis le passage du cyclone Chido, de nombreux habitants n'ont qu'une idée en tête : quitter le territoire. 

Quelques jours après le cyclone, de nombreux agents d’Etat ont été rapatriés à La Réunion ou en métropole. Alors que les barges ont été particulièrement abîmées pendant la catastrophe, l’une d’elle servant également à l’acheminement des secours est accessible depuis deux jours aux passagers, sous réserve d’avoir un « justificatif » ou du moins, une bonne raison de se rendre sur le Rocher.

Les militaires déploient un check-point en Petite-terre

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En attendant de monter sur la barge, les passagers attendent les pieds dans les décombres du cyclone

Actuellement, aller en Petite-terre est un parcours semé d’embuches. Le premier amphidrôme arrive à 7h à Mamoudzou et n’accepte prioritairement que les services de secours. Pour les autres, les passagers doivent montrer aux agents de la barge un justificatif attestant d’une fonction essentielle à la conduite de l’Etat, d’une mission intégrée à la gestion de la crise ou apparentée, ou de leur inscription sur un vol affrété dans le cadre du pont aérien entre La Réunion et Mayotte. Mais une fois arrivée à Dzaoudzi, les passagers ne peuvent compter que sur leurs jambes pour les conduire jusqu’à l’aéroport. En raison des files d’attente interminables actuelles pour s’approvisionner en carburant sur l’ensemble du département, les taxis ont considérablement réduit leur activité. D’autre part, depuis plusieurs jours, un barrage routier surveillé par des militaires a été installé près du rond-point du four à Chaux, où des militaires abrités sous une tente, arrêtent successivement les passagers comme les automobilistes, pour contrôler leur motif de déplacement, digne d’un passage de frontière ou encore d’une zone en guerre.

La police aux frontières énumère le nom des passagers rapatriés 

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Un agent de la police appelant un à un les passagers à l’entrée de l’aéroport

Mais à l’aéroport Marcel Henry, les choses ne sont pas non plus aisées. En fin de semaine, Fatima et ses enfants devaient emprunter un vol affrété à 8h du matin. Pourtant, à leur arrivée à l’aéroport, on leur apprend qu’ils ne figurent pas sur la liste des agents de la police aux frontières qui énumèrent les noms des passages pouvant embarquer. « Je ne comprends pas c’est quoi ça encore, j’ai un message de la préfecture de La Réunion qui me dit que je peux partir », s’exclame-t-elle. Sur place, les agents de police constatent avec impuissance que la liste des passagers n’est pas à jour. En effet, entre les listes des passagers à rapatrier élaborée par La Préfecture de La Réunion qui chapeaute ce pont aérien avec Mayotte, et celle élaborée par la Préfecture du 101ème département, quelques couacs apparaissent. Certaines personnes appelées par les services de police à l’entrée de l’aéroport ne se présentent jamais quand d’autres passagers, jamais appelés, attendent désespérément de partir, malgré une confirmation écrite. « Mais tout le monde veut partir arrêtez-là ! », hurle un habitant excédé à l’aéroport. Un passager, qui ne figure pas sur la liste, hausse également le ton outré de ce qu’on vient de lui répondre  : « Actionne ton réseau ». Celui-ci refuse. « Non mais ça va pas, je ne suis pas comme ça moi, ils font comment les gens qui n’ont pas de réseau ? On respecte la procédure et on ne peut pas partir car l’Etat n’a pas fait son travail, c’est quoi ça ? ».

Ces scènes nous rappellent des épisodes de la pandémie Covid-19 que nous préférions oublier voire même de douloureux épisodes sous la Seconde guerre mondiale, jamais vraiment digérés.

Mathilde Hangard 

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