« Je souhaite féliciter mes camarades du comité de soutien », s’est ému Omar Simba. S’il y a « beaucoup de déception pour mes camarades », elle n’enlève en rien la fierté éprouvée par le comité de soutien qui a pu constater la progression de leur candidat, entre 2017 et 2022 à Mayotte, passant de 8,42 % à 23,96 %. A Mamoudzou, le candidat de l’Union populaire est arrivé en tête avec 32,1 %, « une très grande performance » se réjouit Omar Simba « d’autant qu’il s’agit d’un fief des LR, c’est le fief du sénateur Hassani Abdallah ». En outre, Jean-Luc Mélenchon est arrivé devant Valérie Pécresse à Sada « alors que c’est quand même la commune d’un sénateur et d’un député », et devant Emmanuel Macron à Pamandzi, « commune d’un député et du président de l’association des maires ».
Cette percée dans la population mahoraise est le résultat d’un travail intense, « en 2017, il y avait des personnalités mais nous n’étions pas autant organisés que cette année. Nous avons mis en place des actions de sensibilisation auprès de la population, des distributions de tract », a expliqué le représentant du comité de soutien à Jean-Luc Mélenchon. Mais cette assiduité militante n’est pas l’unique cause de ce score à Mayotte. Le programme l’Avenir en commun semble avoir suscité un véritable engouement auprès des jeunes, notamment compte tenu de son accessibilité à partir des réseaux sociaux, souvent seul espace d’information.
« C’est un programme qui parle aux jeunes, c’est un programme qui parle aux mahorais. Je suis persuadé que les électeurs qui ont voté massivement Mélenchon, ce sont des électeurs qui ont adhérés à ses idées et à son programme, on ne peut pas parler de vote rejet pour Jean-Luc Mélenchon, a contrario de celui de Marine Le Pen », a précisé le représentant. En outre, « s’il n’y avait pas la problématique de l’immigration clandestine sur laquelle on met tous les maux de Mayotte, je peux vous assurer que nous serions largement en tête comme dans les autres départements d’outre-mer ».
Une situation que déplore Omar Simba dans la mesure où « à part dire zéro immigré, il n’y a rien d’autre pour Mayotte dans son programme, rien sur son développement, riens sur sa jeunesse, rien sur les créations d’emplois alors que l’Avenir en commun propose tout cela ».
Qu’en est-il de la consigne de vote et suivra-t-elle celle édictée par Jean-Luc Mélenchon ? « Une réunion de comité va être organisée dans le courant de la semaine pour en débattre et sortir une décision. Mais je serai plus pour ne pas donner de consigne que pour donner une consigne, je dis toujours que les voix des électeurs ne m’appartiennent pas ». Toutefois, Omar Simba entend avec ses camarades se proposer comme la force politique pour reconstruire la gauche à Mayotte. « Le message que j’envoie, c’est que la gauche n’est pas morte à Mayotte », lance le représentant dans un élan d’espoir. Avant de conclure, « je lance un appel à tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la gauche à nous rejoindre pour que l’on reconstruise une force de gauche ».
Pierre Mouysset