Le sénateur a tout d’abord fait un petit commentaire sur la situation à Mayotte … « Près d’un an après le passage du cyclone CHIDO la situation est catastrophique. Les écoles primaires dans les communes ne sont pas toutes en état de fonctionner et d’accueillir les élèves. Beaucoup de nos enfants ont seulement 2 heures d’enseignement par jour. L’insécurité et la violence ont repris de plus belle. La semaine dernière deux lycées ont été fermés plusieurs jours à la suite d’agressions. Symbole de cet abandon : les 118 bateaux coulés dans le lagon continuent de polluer un écosystème marin considéré comme exceptionnel… La réponse du gouvernement : 3 lois que le Sénat a votées, 54 décrets prévus et à ce jour 19 ont été pris… ».
L’élu du palais du Luxembourg s’est interrogé ensuite sur les 4 milliards annoncés dans la loi de refondation et de programmation pour Mayotte dans le projet du budget 2026. « Pour la nouvelle piste d’aéroport sur 1,2 milliard d’euros dans le tableau : 2,9 millions d’euros (en Autorisation d’Engagement) et 2,8 millions d’euros (en Crédit de Paiement) sont prévus pour la poursuite des études préalables à la construction du nouvel aéroport et 20 millions d’euros en AE poursuite les premières acquisitions foncières plus les travaux préliminaires à la construction de ce nouvel aéroport. Ce dossier qui juridiquement ne tient pas la route, le montant annoncé confirme mes doutes : cet aéroport ne se fera pas sur ce site, après une consultation du public bâclée et dans un site classé en terres agricoles… ».
Puis il a dénoncé l’absence de budget pour la future cité judiciaire, la deuxième prison ou encore le 2e hôpital. « Pour les constructions scolaires 2nd degré, 109 millions d’euros en CP, ainsi que 10,68 millions d’euros (en AE) et 8,90 millions d’euros (en CP) pour les établissements scolaires du 1er degré annoncés dans le budget ne nous permettent pas de faire en l’absence de transmission des données du rectorat de Mayotte, la distinction entre les dégâts sur les bâtiments suite à CHIDO et les constructions nouvelles pour faire face aux besoins. (…) Zéro euro sur les constructions indispensables du ministère de la Justice : palais de justice, deuxième prison et centre de semi-liberté. Même pas de crédit d’études. Zéro euro pour la construction d’un second hôpital ».
Pour Saïd Omar Oili, « les engagements contenus dans la loi du 11 août ne sont pas respectés : le 11 novembre le gouvernement devait transmettre un rapport au titre de son article 53 « recensant et évaluant les plans stratégiques applicables à Mayotte. » Ce document est indispensable pour analyser les chiffres contenus dans le projet de budget 2026. A la même date le comité de suivi prévu dans son article 3 qui a été proposé et voté par un amendement du Sénat, n’a pas vu le jour (…) Si nous votons des lois et qu’elles ne sont pas appliquées sur le terrain, on peut disserter de tables rondes en colloques sur la distance qui se creuse entre les élus et la population », a-t-il conclu.


