La filière pêche mahoraise toujours menacée, le sénateur Saïd Omar Oili alerte sur l’usage des redevances thonières

"Les redevances des armateurs seychellois, pourtant destinées à la pêche mahoraise, ont été utilisées ailleurs", dénonce le sénateur.

Un an après le cyclone Chido, la filière pêche de Mayotte peine à se relever. Le sénateur Saïd Omar Oili dénonce une utilisation détournée des redevances issues de l’accord de pêche avec les Seychelles, censées soutenir les pêcheurs locaux.

Une filière en difficulté, des fonds détournés

Dans un communiqué transmis ce 13 novembre 2025, Saïd Omar Oili rappelle que le plan Mayotte debout, présenté par l’ancien Premier ministre, François Bayrou en décembre 2024, prévoyait d’utiliser une partie des redevances thonières pour soutenir la pêche et l’agriculture de l’île. Or, les informations reçues de l’ancien ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, confirment que ces fonds ont principalement servi à équiper les services des Affaires maritimes (navires, pontons, véhicules), et non à reconstruire la flotte des pêcheurs, lourdement endommagée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024.

La loi de programmation pour la refondation de Mayotte, du 11 août 2025, prévoit pourtant que « les recettes liées aux redevances des armateurs seychellois constituent des fonds prioritaires pour le développement de la filière pêche mahoraise ». Pour le sénateur, le non-respect de cet engagement constitue un manquement grave du gouvernement et fragilise la confiance des Mahorais dans l’État.

Un solde disponible pour relancer la filière 

Entre 2014 et 2024, les armateurs seychellois ont versé 2 749 594 euros au titre de l’accord de pêche européen, dont seulement 1,5 million d’euros a été mobilisé. Il reste donc environ 1,4 million d’euros disponibles pour soutenir la reconstitution de la flotte locale. Saïd Omar Oili appelle à ce que ces fonds soient immédiatement réaffectés au développement direct de la filière pêche mahoraise, afin d’aider les pêcheurs qui ont perdu leurs bateaux et leurs moyens de subsistance après le cyclone.

Le sénateur prévoit d’engager de nouvelles discussions avec l’Union européenne et les autorités locales pour s’assurer que l’argent restant bénéficie aux pêcheurs mahorais. La reconstruction de la filière, essentielle pour l’économie et la souveraineté alimentaire de l’archipel, reste une urgence, même près d’un an après le passage du cyclone.

Mathilde Hangard

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