Bailleurs sociaux, élus, architectes… Une quinzaine de personnes ont répondu le ce mardi à l’invitation de l’entreprise mahoraise Industrie modulaire de Mayotte (I2M) pour la présentation officielle de son nouveau projet. Baptisé « Mayotte en toit », il a été conçu en partenariat avec le Crédit Agricole de Mayotte, l’Association des architectes d’outre-mer et le cabinet Hors site conseil.
Aurélien Potier, directeur du groupe Potier et Renaud Linemann directeur d’I2M ont détaillé les ressorts économiques, techniques et sociaux de ce projet. Même si Chido a été l’élément déclencheur avec l’exigence impérieuse de reconstruction qu’il a déclenchée, l’entreprise vise aussi à résoudre les difficultés récurrentes de l’île en matière de logement. « Notre technologie innovante de construction modulaire hors site apporte une réponse à la demande croissante des citoyens mahorais, notamment les jeunes qui souhaitent revenir après des études dans l’Hexagone », a expliqué Aurélien Potier.
Des constructions adaptées à Mayotte

Installé depuis 6 ans dans l’île, I2M est un professionnel de la transformation de l’acier. Il élabore dans son usine de Koungou des modules prêts à assembler qui servent de base à l’édification rapide de bâtiments satisfaisant aux critères environnementaux et aux normes en vigueur. L’entreprise a ainsi déjà répondu à des appels d’offres émanant du Rectorat ou de diverses entreprises.
Mais c’est bien d’un projet spécifique concernant l’habitat individuel dont il s’agit cette fois, décliné en divers formats d’habitations du T2 jusqu’au T5 selon le nombre de modules utilisés. La préparation de ces derniers hors site permet une construction trois fois plus rapide (de 4 à 6 semaines une fois le permis de construire obtenu) que les chantiers traditionnels. À noter que ces pavillons d’un nouveau genre sont adaptés aux caractéristiques de l’île, répondant aux normes anti sismiques et anti cyclones grâce à leurs fondations établies sur des pieux à visser dans le sol et à l’économie substantielle d’utilisation d’eau qu’ils permettent en comparaison du béton.
Renaud Linemann a également insisté sur l’insertion du projet dans le tissu social mahorais : « notre entreprise, hormis l’acier qu’elle importe fonctionne en circuit court et nous sommes en partenariat étroit avec le Régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA) et les lycées professionnels pour former et faire travailler les jeunes de l’île ».
Un prêt à taux zéro

Côté financement, Didier Grand, directeur du Crédit Agricole, a témoigné du soutien financier de son établissement qui assurera une aide financière en octroyant un prêt à taux zéro aux acquéreurs. « Le prix de base pour un T2 devrait tourner autour de 80.000 euros avec des mensualités sur 20 ans d’environ 600 euros », a-t-il avancé.
L’assistance était ensuite invitée à visiter deux habitations « témoin » édifiées dans l’enceinte de l’entreprise. Une découverte qui a semblé séduire les décideurs. « Il n’y a pas que les étudiants de retour de métropole… Beaucoup de Mahorais aspirent à devenir propriétaires dans des conditions comme celles-là ! », a souri Ahmed Mondroha, président de la SIM.
Philippe Miquel


