Des entreprises mahoraises formées pour gagner les marchés publics

Les 29 et 30 octobre CT Consulting & Formation, en partenariat avec le MEDEF Mayotte et la FMBTP, a organisé une formation stratégique destinée aux entreprises mahoraises. Objectif : permettre aux acteurs économiques du territoire de mieux comprendre, maîtriser et conquérir les marchés publics liés à la reconstruction post-cyclone Chido.

Cette initiative, à laquelle 13 entreprises ont répondu présentes, visait à leur donner les outils nécessaires pour accéder aux marchés publics de reconstruction et renforcer leur rôle dans le développement économique du territoire.

Professionnaliser les acteurs économiques face à la commande publique

Cette session, qui s’inscrit dans la continuité de la semaine de formation « La reconstruction via la commande publique » organisée du 8 au 12 septembre, a porté sur deux modules consacrés à l’approche commerciale des marchés publics : le premier abordait les stratégies pour remporter des appels d’offres, tandis que le second se concentrait sur l’optimisation de la relation contractuelle avec les donneurs d’ordres.

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Les entreprises ont ainsi pu se familiariser avec les règles, procédures et terminologies propres à la commande publique

Les entreprises ont ainsi pu se familiariser avec les règles, procédures et terminologies propres à la commande publique, mais aussi apprendre à décrypter un dossier de consultation (DCE), à rédiger un mémoire technique efficace et à anticiper les critères de notation.

Elles ont également approfondi la gestion contractuelle et financière des marchés, les avenants, les incidents d’exécution et les mécanismes de contrôle du coût de revient prévus par la loi du 24 février 2025 d’urgence pour Mayotte.

« Il y a des entreprises qui découvrent les marchés publics. Certaines partent de zéro et leurs responsables, par exemple, ne s’étaient jamais rendus sur le site de l’Établissement pour la reconstruction de Mayotte. Ils ne savaient pas où chercher ni comment répondre aux offres », a expliqué Christian Traoré, PDG de CT Consulting & Formation. « Pour répondre à un marché public, il faut connaître la démarche, les documents, les contraintes. Sans une compréhension minimale du fonctionnement administratif, il est difficile de maîtriser le jargon et les règles du jeu », a-t-il ajouté.

Un contexte porteur, à condition d’avoir une stratégie

Alors que la loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte a ouvert un cadre exceptionnel de relance, le dirigeant rappelle que la réussite dépendra de la capacité des entreprises à s’organiser. « Avant le cyclone Chido, il y avait déjà des projets pour le territoire. Le cyclone a offert encore plus de possibilités dans la reconstruction. C’est un contexte favorable, à condition d’avoir une vision stratégique ».

Pour Christian Traoré, cette vision passe aussi par une gouvernance solide. « Il faut être résilient en période de crise, mais la résilience n’a jamais garanti la survie d’une entreprise. C’est aussi une question de gouvernance et de stratégie à long terme ».

Des outils concrets pour renforcer la compétitivité

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Le contexte de reconstruction est favorable pour les entreprises.

Durant la formation, les participants ont bénéficié d’une évaluation de maturité sur les appels d’offres, leur permettant de situer leur niveau et d’identifier leurs leviers de progrès.

« Les appels d’offres ont été lancés il y a environ six mois. Cela fait bientôt un an que le cyclone est passé : c’est le bon moment pour se positionner. Beaucoup de marchés ont été publiés, mais d’autres vont suivre », a précisé Christian Traoré.

Le programme a également mis en lumière la nécessité de développer des stratégies d’alliance, de cotraitance ou de sous-traitance, afin d’encourager la mutualisation des compétences locales. « L’idée était aussi de dire aux entreprises qu’elles pouvaient travailler ensemble pour obtenir des marchés publics. Grâce à la formation elles ont pris la mesure des enjeux et elles sont motivées. Il faut continuer à renforcer cette dynamique collective ». D’autant plus que « 30 % du marché est réservé aux entreprises locales », rappelle Christian Traoré.

Victor Diwisch

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