Maurice : le milliardaire malgache Mamy Ravatomanga dans la tourmente

L’homme d’affaires a été placé en détention provisoire et fait l’objet d’une enquête sur de possibles « flux financiers » jugés suspects par la structure en charge de la lutte contre les crimes financiers à Maurice. L’arrestation de Mamy a fait plonger ses activités dans l’incertitude à Madagascar.

Le milliardaire malgache vit ses heures les plus sombres de sa vie. Après le mandat d’arrêt émis par les autorités malgaches nouvellement installées et le gel de ses avoirs par les autorités mauriciennes, Mamy Ravatomanga a été arrêté à Port-Louis, le 24 octobre, pour des faits de « flux financiers suspects » datant de l’année 2011 et dont le montant avoisinerait les « 150 millions d’euros », selon de nombreux médias, citant des sources proches de la Commission des crimes financiers (la FCC) de Maurice.

Des débats dans le monde politique mauricien

 Aucune procédure d’inculpation n’a, pour l’instant, été engagée par la justice mauricienne contre le richissime homme d’affaires, proche et ami de l’ancien président déchu Andry Rajoelina. Des rumeurs de blanchiment présumé de fonds circulent dans les milieux économiques mauricien et malgache. Deux proches du milliardaire, dénommés Nasser Beekhy et David Jean Christian Thomas, ont été également arrêtés et placés en détention provisoire dans la capitale mauricienne.

Les autorités judiciaires mauriciennes poursuivent leurs enquêtes sur les activités du milliardaire malgache

Les déboires judiciaires de l’homme d’affaires malgache sèment de nombreux fantasmes dans le monde politique mauricien. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a même été interpellé sur le sujet par des élus lors d’une séance de questions orales au Parlement. Un membre de la Commission des crimes financiers (CCF) a démissionné de son poste officiellement « pour de raisons personnelles ».

Mamy Ravatomanga dispose d’un empire financier qu’il aurait construit grâce aux faveurs dont il aurait bénéficié de la part des autorités malgaches déchues. Il est difficile pour l’instant de faire des liens entre ses activités et les largesses supposées dont il aurait bénéficié durant tout le règne d’Andry Rajoelina.

Des milliers d’emplois en jeu à Madagascar après l’arrestation

L’homme d’affaires, qui était Consul de la Serbie et de la Côte d’Ivoire à Madagascar, avait toutefois concentré les critiques après l’apparition de son nom dans les dans les Panama Papers, accusé de « trafics suspects » de bois de rose, de « blanchiment d’argent » présumés et « d’autres activités illicites » mêlant « affaires, corruption et exonérations fiscales ». À Maurice, la Commission des crimes financiers affirme disposer « de renseignements crédibles » faisant état d’un projet de mouvements de fonds et une « forte somme d’argent à Maurice, avec l’intention de déplacer ces mêmes fonds vers une autre juridiction et de quitter le territoire ».

Le milliardaire a nié « toute opération suspecte ou mafieuse », et parle plutôt d’une « persécution politique » ordonnée par le nouveau pouvoir en place à Antananarivo, promettant de se « battre » pour défendre ses droits partout où il se retrouvera. Son arrestation à Maurice fait craindre la perte de milliers d’emplois à Madagascar et laisse planer une crise financière dans le pays en raison du poids de ses activités dans le tissu économique malgache.

A.S.Kemba

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