Les entreprises ultramarines n’échappent pas à la vague de défaillances qui frappe l’ensemble du pays. D’après un communiqué de presse d’Allianz Trade, 496 sociétés ont mis la clé sous la porte dans les départements d’Outre-mer au troisième trimestre 2025. Une légère hausse, mais qui confirme la reprise des faillites observée depuis deux ans.

Derrière ce chiffre global, les situations locales sont très différentes. En Guyane, la tendance est inquiétante : les fermetures d’entreprises s’enchaînent, prolongeant une série déjà alarmante au trimestre précédent. En Guadeloupe, la courbe repart elle aussi à la hausse, tandis que la Martinique enregistre une légère baisse après plusieurs mois difficiles. À La Réunion, le recul se poursuit aussi timidement, même si l’île concentre encore le plus grand nombre de cas dans la région. Selon Allianz Trade, les services restent le secteur le plus vulnérable, suivis par la construction et le commerce. L’hôtellerie-restauration n’est pas épargnée non plus. Autant de domaines qui peinent à retrouver leur souffle après les crises successives des dernières années.
Une tendance qui touche tout le pays

Ce que vivent les DOM s’inscrit dans un phénomène plus large : en métropole aussi, les faillites repartent à la hausse. Le leader de l’assurance-crédit estime qu’au moins 67.500 entreprises françaises devraient faire défaut cette année, un record depuis la pandémie.
« Malgré quelques signes d’essoufflement, la tendance à la hausse devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année », explique Maxime Lemerle, responsable de la recherche sur les défaillances au sein d’Allianz Trade. Cette vague ne concerne plus seulement les petites structures. De nombreuses entreprises de taille moyenne ou importante se retrouvent elles aussi fragilisées, dans un climat économique où la croissance reste timide et les conditions financières toujours tendues.
Un effet domino à redouter
D’après l’étude d’Allianz Trade, presque tous les secteurs sont désormais touchés. La construction, les services ou encore les transports figurent parmi les plus affectés.
Le groupe avertit par ailleurs d’un risque d’effet domino : la hausse des faillites à l’étranger pourrait entraîner dans sa chute les entreprises françaises dépendantes de l’export ou des chaînes d’approvisionnement internationales.
Et même si les économistes s’attendent à un léger répit à partir de 2026, le risque de difficultés en série resterait élevé jusqu’en 2027. « La vigilance doit rester de mise », souligne Maxime Lemerle, qui appelle les dirigeants à ne pas baisser la garde dans un environnement économique encore très incertain.


