C’est la dernière ligne droite pour l’équipe de bénévoles et de professionnels qui prépare la 19ème édition du festival Milatsika qui réunira samedi 17 et dimanche 18 octobre une dizaine de groupes musicaux sur le plateau de Chiconi. Entre deux coups de téléphone et les nombreux derniers détails à régler, le directeur artistitique, Del Zid, a accepté de revenir sur l’histoire de cet événement culturel mahorais et de présenter la cuvée 2025.
JdM : Comment est né Milatsika ?

Del Zid : Je suis moi-même mélomane et musicien depuis toujours. Lors de mon séjour dans l’Hexagone pour mes études, j’ai eu la chance d’assister à des concerts et des grands festivals. L’idée a germé dans ma tête d’organiser ce genre de rassemblement festif et culturel chez moi à Mayotte. Bien sûr, quand on veut organiser quelque chose dans cette île, on se heurte à beaucoup de difficultés et à des gens qui disent : « ici, ce n’est pas possible ». Mais je ne suis pas du genre fataliste et je pense qu’avec du courage et de la motivation, on peut venir à bout des obstacles. J’ai trouvé à mes côtés des amis proches qui ont adhéré au projet. Aujourd’hui, je suis devenu directeur de la culture et du patrimoine de Chiconi mais c’est toujours à titre bénévole que je m’occupe du festival, assisté d’une formidable équipe de bénévoles qui m’accompagne. Grâce à eux et à nos partenaires, on est là depuis 2007 avec seulement deux interruptions, l’une en 2011 en raison du mouvement contre la vie chère, et l’autre en 2020 due au Covid.
Quelle est la philosophie du festival ?
Le nom que nous avons choisi explique beaucoup de choses. Milatsika est un jeu de mots réunissant le terme mila qui en shimaoré signifie « culture », « tradition » ; et celui d’atsika qui veut dire « notre » en kibushi, ce qui donne « notre culture ». Par ailleurs en kibushi, Milatsika peut aussi se traduire par : « on a besoin les uns des autres ». Dans ce festival, il s’agit à la fois de défendre et de promouvoir la culture originelle de l’île, qui avant d’être soumise à l’influence arabe, était bantoue et malgache mais aussi de s’ouvrir à la diversité et à la découverte, ce que permet très bien la musique. Nous ne nous contentons pas d’offrir au public la musique qu’il a l’habitude d’écouter ici, principalement pour danser. Nous cherchons plutôt à l’inviter à rencontrer des formes musicales diverses avec des approches plurielles qu’il ne connait pas avant de venir.
Comment s’annonce l’édition 2025 ?

Cette année nous avons des têtes d’affiche comme El Gato Negro, Mouss et Hakim, les anciens de Zebda venus de l’Hexagone, mais aussi Chaldi qui a beaucoup de succès à Mayotte. Ce n’est pas forcément notre politique mais nous souhaitions une montée en puissance avant l’édition 2026 où nous fêterons notre vingtième anniversaire. Comme d’habitude, il y en aura pour tous les publics et tous les âges avec des groupes mahorais, comoriens, malgaches et hexagonaux. Une société sera sur place pour assurer la sécurité. C’est un aspect sur lequel nous sommes vigilants avec également la présence de médiateurs locaux. Les deux soirées commenceront vers 20 heures/ 20 heures 30, et il y aura sur place ce qu’il faut pour manger et boire. Pour la météo, on s’adaptera, comme on sait le faire à Mayotte.
Philippe Miquel
Le programme
– Vendredi 17 octobre : Loko Gasy (Madagascar) ; Mwalim Klan (Mayotte) ; El Gato Negro (Hexagone) ; Sarera (Mayotte)
– Samedi 18 octobre : Subo (Mayotte) ; Younger Spirit (Hexagone) ; Watoro (Comores) ; Mouss et Hakim (Hexagone) ; Chaldi (Mayotte)
Billetterie sur place : 10 euros la soirée
Informations complémentaires sur le site du festival et sur sa page Facebook