Des coraux de Polynésie aux forêts de Guyane, en passant par les plages de Mayotte et les eaux calédoniennes, la biodiversité ultramarine continue d’inspirer des initiatives locales. Mardi 14 octobre, l’Office français de la biodiversité (OFB) a annoncé les 32 lauréats du programme TeMeUm 2025, pour une enveloppe totale de 339.791 euros.
Des micro-projets au coeur des territoires

L’appel à micro-projets TeMeUm, ouvert du 13 mars au 4 mai 2025, a retenu 23 lauréats sur 62 candidatures, pour un montant total de 271.195 euros. L’objectif, selon l’OFB : « soutenir des initiatives localisées nécessitant un budget limité, et faire émerger des actions opérationnelles en faveur de la biodiversité dans les outre-mer ».
Les initiatives sélectionnées témoignent d’une forte diversité. À Saint-Pierre-et-Miquelon, le Club Nautique met en place un suivi participatif de la biodiversité marine de l’archipel. En Guyane, l’association GRAINE porte le projet GUYARECITS, destiné à « mobiliser l’intelligence collective afin de faire émerger de nouveaux récits pour une ville amazonienne désirable ».
En Polynésie française, l’association TUIHANA protège la flore endémique du plateau de Te Mehani rahi, sur l’île de Raiatea, en créant un sentier botanique pour canaliser le flux touristique et sauvegarder la Tiare’apetahi, une espèce emblématique menacée.
Des compagnonnages pour renforcer les compétences locales

Six compagnonnages ont également été retenus. Le dispositif permet aux acteurs de la biodiversité ultramarine d’effectuer un séjour professionnel auprès d’une structure experte.
L’OFB précise que ces formations sont « prises en charge à hauteur de 5.000 € maximum » pour les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration.
Parmi les lauréats, le Groupe de Recherches et de Protection de la Faune et de la Flore des îles de l’Océan Indien (GRPFOI) accueillera à Mayotte un expert de l’Unité Mixte de Recherche PIMIT de La Réunion afin de former ses agents « aux techniques de capture des chiroptères ». Une mission jugée essentielle après le cyclone Chido, qui a fortement affecté les populations de chauves-souris au mois de décembre 2024.
Le Parc Naturel de la Mer de Corail a, de son côté, choisi de collaborer avec un membre de l’ONG australienne Tangaroa Blue Foundation pour évaluer la pression des microplastiques sur les sites de nidification des tortues vertes et des oiseaux marins en Nouvelle-Calédonie.
Des partenariats pour une biodiversité résiliente
Enfin, deux projets partenaires ont été sélectionnés cette année dans le cadre de l’appel à projets du Comité des Partenaires (CoPa), qui réunit les grandes organisations ultramarines autour du programme TeMeUm. Ces projets, financés jusqu’à 20.000 euros, visent à renforcer la coopération inter-territoriale.
Parmi eux, celui du Comité français de l’Union internationale pour la nature (UICN) intitulé « Les zones humides se relèvent », ambitionne de renforcer les capacités locales pour restaurer les écosystèmes de Mayotte post-cyclone.
Mathilde Hangard