Depuis le 25 septembre, Madagascar est secoué par des manifestations menées par la Gen Z contre les coupures d’eau et d’électricité. La contestation s’est rapidement transformée en mouvement politique plus large. Le 11 octobre, une partie de l’unité de l’armée malgache, Capsat, a refusé d’obéir aux ordres et rejoint les manifestants.
Le 12 octobre, Andry Rajoelina quitte le pays à bord d’un avion militaire français. Officiellement, pour sa sécurité. Depuis l’étranger, il appelle à « respecter la Constitution » et écarte toute démission.
Destitution et prise de pouvoir militaire
Madagascar entre dans une nouvelle ère politique. Le 14 octobre, la présidence publie un décret dissolvant l’Assemblée. Les députés ne se laissent pas impressionner et votent la destitution du président : 130 voix pour, 33 contre. Quelques heures plus tard, le Capsat, dirigé par le colonel Michael Randrianirina, annonce « prendre le pouvoir ».
La Constitution est suspendue. Le Sénat et la Haute Cour sont dissous. L’Assemblée nationale, elle, continue de fonctionner. Un Conseil militaire supervise la transition et promet la nomination rapide d’un gouvernement civil.
Réactions et perspectives
Dans les rues d’Antananarivo, cris de joie et sifflements accueillent les militaires. La Gen Z célèbre un tournant historique, mais l’incertitude reste totale. La communauté internationale observe, inquiète pour la légalité de cette transition et la stabilité du pays.
Les militaires prévoient un référendum dans deux ans, mais pour l’instant, ils héritent d’un pays où l’eau manque, l’électricité vacille et la corruption sape la confiance des habitants envers les institutions.
Mathilde Hangard