Face à la récente épidémie de chikungunya sur l’île, les autorités sanitaires souhaitent mieux comprendre l’ampleur de la circulation du virus et le niveau de protection de la population. Une étude de séroprévalence a été mise en place pour répondre à ces questions.
Une résurgence près de vingt ans après la première épidémie

Près de vingt ans après l’épidémie historique de 2005-2006, La Réunion a été frappée en 2025 par une nouvelle vague majeure de chikungunya, conduisant à une extension de l’épidémie en Hexagone et dans d’autres territoires ultramarins, comme Mayotte. Pour évaluer son ampleur, Santé publique France (SpF) et l’Agence Régionale de Santé (ARS) La Réunion ont décidé de mener une enquête conjointe.
Il s’agit d’une étude de séroprévalence, consistant à rechercher la présence d’anticorps dans le sang. Pilotée par SpF, elle permettra de mesurer « le niveau d’immunité collective face au chikungunya et de mieux anticiper les risques de résurgence dans les années à venir », précise l’ARS.
Une étude sur trois mois auprès de 1 500 volontaires

L’enquête reposera sur des prélèvements réalisés lors d’analyses sanguines déjà prescrites dans l’un des 23 laboratoires partenaires. Tous les résidents de l’île, « qu’il y ait ou non un antécédent connu de chikungunya », sont invités à participer. Selon l’ARS, « chaque participation est essentielle » pour obtenir des résultats représentatifs.
Au total, environ 1 500 personnes seront incluses, avec une répartition équilibrée entre les quatre arrondissements de La Réunion. Les échantillons seront ensuite analysés par le Centre national de référence associé des arbovirus au CHU de La Réunion. Chaque participant recevra ses résultats et connaîtra ainsi son statut d’immunité.
L’étude, prévue à partir du 25 août pour une durée de trois mois, doit permettre de « documenter le niveau actuel d’immunité de la population de La Réunion, d’estimer l’ampleur de l’épidémie 2025, d’affiner l’analyse du risque de survenue d’épidémie pour les prochaines années », souligne l’ARS. Ces données serviront à « adapter les stratégies de prévention », « renforcer la surveillance épidémiologique » et « optimiser la lutte antivectorielle ».
Mathilde Hangard