À l’occasion de la rentrée 2025, la Fédération des entreprises des Outre-mer (FEDOM) tire la sonnette d’alarme sur les orientations budgétaires envisagées pour 2026.
Dans une lettre adressée au ministre des Outre-mer le 8 août dernier, Hervé Mariton, président de la FEDOM, exprime la crainte que les dispositifs de soutien à la compétitivité et à l’investissement des entreprises ultramarines soient réduits de manière disproportionnée, aggravant le chômage et la vie chère dans ces territoires.
Des coupes budgétaires ciblées et inédites

Selon la FEDOM, « le Gouvernement s’apprêterait à inscrire au prochain budget 2026 des mesures d’économies d’une ampleur inédite sur les principaux dispositifs de soutien à la compétitivité et à l’investissement des entreprises ultramarines, hors de proportion avec les efforts budgétaires demandés en métropole ».
Parmi elles, la LODEOM sociale, principale aide à l’emploi et à la compétitivité, pourrait être amputée de plusieurs centaines de millions d’euros, entraînant « une hausse brutale et inédite du coût du travail, qui se répercuterait irrémédiablement sur l’emploi et sur les prix ».
Un contexte structurel fragile
La FEDOM rappelle que les entreprises ultramarines font face à des handicaps structurels, entre éloignement géographique, taille des marchés, dépendance logistique et vulnérabilité climatique. Les taux de chômage y demeurent élevés, supérieurs à 14 % dans les DROM et COM, et dépassant 30 % pour les 15-24 ans.

« Ces mesures accroîtraient le chômage, aggraveraient ‘la vie chère’, décourageraient la production locale et pénaliseraient tout particulièrement les petites entreprises », souligne la lettre. La FEDOM insiste sur la nécessité de maintenir des régimes de soutien adaptés aux réalités ultramarines, faute de quoi « les écarts de compétitivité ne pourront que se creuser au détriment de l’emploi, de la cohésion sociale et du développement de la production locale ».
Vers un débat sur l’emploi et la vie chère
Outre les coupes budgétaires, le projet de loi « de lutte contre la vie chère en Outre-mer » suscite également des inquiétudes. Pour la FEDOM, ce texte « aligne de nouvelles mesures de suradministration des économies qui, dans la réalité de leur mise en œuvre, ne feront que fragiliser les plus petits acteurs en renforçant les plus gros ».
Hervé Mariton plaide pour que « l’emploi devienne la mère des batailles en Outre-mer » et appelle le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, à garantir une répartition équitable des efforts budgétaires et à maintenir des dispositifs stables et adaptés pour soutenir l’investissement et l’activité économique.
Mathilde Hangard