CHM : les sages-femmes exercent leur droit de retrait et annoncent une grève

Les sages-femmes du Centre Hospitalier de Mayotte dénoncent des conditions de travail insoutenables et un sous-effectif chronique.

Les sages-femmes de la maternité de Mamoudzou ont annoncé jeudi 14 août 2025 l’exercice immédiat de leur droit de retrait, en attendant une grève prévue à partir du 20 août. Dans un communiqué de l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (ONSSF), elles alertent sur une situation qu’elles qualifient d’« intenable » pour les patientes comme pour le personnel.

Une activité exceptionnelle et des effectifs insuffisants

Faute de personnel suffisant, les maternités périphériques de Mramadoudou et Dzoumogné sont fermées depuis le 3 juillet 2023, entraînant une centralisation des accouchements en Grande-Terre, dans les communes de Mamoudzou et Kahani.

La maternité de Mamoudzou enregistre environ 9.000 naissances par an à elle seule, soit « l’une des plus importantes de France », avec en moyenne 25 accouchements par jour, 50 consultations aux urgences obstétricales et jusqu’à 60 couples mère-enfant en suites de couches. Pourtant, les sages-femmes travaillent « régulièrement avec moins de la moitié des effectifs réglementaires », ce qui, selon elles, « met en péril la qualité et la sécurité des soins ». Elles dénoncent également des conditions d’accueil indignes pour les patientes et un risque accru pour la sécurité des mères et des nouveau-nés.

Droit de retrait et grève annoncés

Dans leur communiqué daté du 14 août 2025, l’ONSSF précise que les sages-femmes « tirent la sonnette d’alarme : effectifs dramatiquement insuffisants, patientes installées dans les couloirs, rythme de travail insoutenable ». Face à cette situation, elles annoncent le « droit de retrait exercé dès aujourd’hui » et le « début de la grève le 20 août 2025 », tout en assurant le maintien des soins vitaux. L’organisation réclame « des mesures immédiates : recrutement, respect des normes de sécurité, et conditions de travail dignes » et appelle « la population, les institutions et les médias à relayer notre mobilisation pour défendre la santé des mères et des enfants à Mayotte ».

Mathilde Hangard

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