La 13ᵉ édition des Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI) se tient du 1er au 10 août 2025 aux Seychelles, au Stad Linite, sur l’île de Mahé. Cette rencontre sportive et culturelle régionale, destinée aux jeunes de 14 à 17 ans, réunit sept territoires : Les Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice, Mayotte, Réunion et les Seychelles.
Plus de 1.100 participants, dont 700 athlètes, concourent dans une dizaine de disciplines : athlétisme, football, volley, judo, haltérophilie, natation, sports collectifs… Au cœur de cette édition, Mayotte se distingue par sa forte délégation et ses résultats prometteurs. Malheureusement, le 101ème département français a également été au cœur d’une polémique liée aux symboles tricolores arborés sur les maillots de ses athlètes.
Une édition ambitieuse sous le signe de la jeunesse

Créée en 1988, la CJSOI a pour vocation de promouvoir la coopération, la fraternité et l’échange culturel entre les jeunesses de l’océan Indien. Cette 13ᵉ édition se déroule aux Seychelles, principalement à Mahé, dans les infrastructures modernisées du Stad Linite.
La cérémonie d’ouverture s’est tenue dans un stade comble, en présence de délégations venues de toute la région.
Mayotte en nombre, Mayotte en forme
Pour Mayotte, cette édition est marquée par une mobilisation sans précédent : la délégation compte 161 personnes, dont 98 jeunes sportifs engagés dans des disciplines aussi variées que le football, le basketball, l’athlétisme, le judo ou l’haltérophilie. Cette présence massive témoigne de l’importance croissante accordée au développement du sport chez les jeunes sur le territoire. Les équipes mahoraises ont montré un engagement soutenu lors des compétitions, avec notamment une rencontre disputée contre Madagascar en football des moins de 17 ans, remportée par les joueurs de la Grande-Île. En basketball, la sélection mahoraise s’est distinguée en atteignant les demi-finales.

La commune de Chiconi s’est particulièrement distinguée dans ces Jeux. Deux de ses jeunes athlètes ont remporté des médailles de bronze : Dominique Abdallah en haltérophilie, et Zayane Ali Halidi en judo. À leur sujet, la Ville de Chiconi a tenu à adresser un message d’encouragement via les réseaux sociaux, déclarant : « Tous nos encouragements aux jeunes athlètes de la commune, qui défendent fièrement les couleurs de Mayotte actuellement à la CJSOI aux Seychelles. » La municipalité a également salué le travail de l’association locale, le Judo Club Chiconi Sada, en précisant : « Toutes nos félicitations à l’association JCCS – Judo Club Chiconi Sada pour le travail accompli. »
Tensions autour du symbole de la Marianne : une controverse récurrente
Malgré ces performances notables, le déroulement des Jeux a été légèrement assombri par une polémique diplomatique concernant la présence d’un symbole national français sur les tenues officielles de la délégation mahoraise. En effet, le logo tricolore représentant la Marianne, imprimé en blanc sur fond bleu et rouge, a suscité le mécontentement de la délégation comorienne. Celle-ci a exprimé son désaccord auprès des organisateurs, estimant que « ce symbole national français ne devrait pas figurer sur les tenues de la délégation de Mayotte ».
Afin d’éviter une crise ouverte, les organisateurs ont demandé aux athlètes mahorais de masquer ce logo ou de retrousser la manche gauche sur laquelle il apparaît, afin de préserver la tenue officielle tout en respectant la requête des Comores.
Pourtant, cette controverse n’est pas nouvelle. En 2015, lors des Jeux des îles organisés à La Réunion, la délégation comorienne s’était retirée dès la cérémonie d’ouverture pour des motifs similaires. L’année suivante, en 2016, une situation comparable avait déjà eu lieu lors de l’édition précédente de la CJSOI à Tananarive, obligeant là aussi à revoir les tenues des sportifs mahorais.
Cette nouvelle polémique ravive les débats sur la place et le statut de Mayotte dans les grands événements sportifs de l’océan Indien, où le sport, souvent présenté comme un facteur d’unité, se retrouve confronté aux tensions géopolitiques régionales.
Mathilde Hangard