Sept mois après le passage du cyclone qui a frappé Mayotte le 14 décembre 2024, l’association Uwezo présente Danse ton Chido, un spectacle chorégraphié par Fahardine Fakri et interprété par sept jeunes du village de Tsoundzou. Ce projet artistique, soutenu par la Direction des affaires culturelles de Mayotte dans le cadre de l’Été culturel, mêle danse contemporaine et hip-hop pour raconter l’expérience vécue durant ces six derniers mois, entre « peur, entraide et reconstruction ».
Une création née d’une expérience collective

Danse ton Chido s’inscrit dans un contexte post-cyclonique très marqué. Sept mois après le passage du cyclone, les jeunes interprètes « retracent le parcours que nous avons vécu », souligne le descriptif du spectacle. Il s’agit d’un « combat physique, mais également mental, pour faire renaître notre île après le chaos ».
Ce spectacle de 28 minutes utilise une scénographie épurée avec des accessoires simples – un jerrican, une natte, un drap, un balai, une planche – et se joue aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Cette création vise à offrir un « devoir de mémoire, un moment d’expression, mais aussi d’écoute », selon l’association Uwezo.
Un spectacle hybride et intergénérationnel

Chorégraphié par Fahardine Fakri, artiste danseur et pédagogue ayant commencé la danse à Moroni dès l’âge de 10 ans, ce spectacle mêle différentes formes de danse. La compagnie souligne que Danse ton Chido est un « spectacle multiple utilisant en même temps la danse contemporaine et hip-hop » qui « interroge aussi bien les artistes que le spectateur sur les formes du spectacle ».
Les sept jeunes interprètes, âgés de 11 à 22 ans, viennent du village de Tsoundzou et ont bénéficié d’une résidence de création d’une semaine en mai 2025 à la Casa des artistes Kwalé Makaveli, durant laquelle ils ont exploré « la notion de spectacle, mais également de nouvelles techniques et réflexions comme la danse contemporaine et la dramaturgie ».
Une association engagée dans la culture et la reconstruction

L’association Uwezo, créée en 2019 et basée à Tsoundzou, œuvre pour « permettre l’accès à la culture pour tous et favoriser les liens entre les artistes ». Après le cyclone, elle s’est mobilisée « auprès des adhérents et bénévoles pour remettre les maisons sur pieds au plus vite », puis a assuré « des actions de distribution alimentaire et de soins de premiers secours tous les jours jusqu’au 14 février ».
Reprenant ses activités artistiques, l’association a mis en place des ateliers d’écriture, une résidence de danse et une exposition avec les habitants du village. Le 14 juin 2025, elle a organisé l’évènement L’art à travers les vents pour « célébrer les six mois du cyclone et le travail fourni durant cette période ».
Mathilde Hangard