« L’Aïd, c’est le partage »
« On a voulu répondre à un besoin : créer du lien entre les jeunes, leur offrir un moment à eux, dans l’esprit de l’Aïd », explique Ali Bacar Binti Hadia, membre du comité de pilotage de l’association. L’organisation, fondée autour des enseignements religieux, a décidé d’élargir sa mission : occuper les enfants du madrasa pendant les vacances et répondre à une vraie attente locale.

« À Vahibé, les enfants n’ont pas grand-chose pour s’amuser. On a entendu leur demande. Ils veulent des activités, ils veulent bouger ». poursuit-elle. Sur le plateau, les rires ont remplacé le silence. Relais, quiz sur le Coran, courses en sacs de riz, jeu du béret… Tout l’après-midi, les équipes se sont défiées sous les encouragements des parents et des organisateurs. « C’est la première fois que je vois mon fils autant s’amuser pour l’Aïd », sourit un parent. « D’habitude, il reste à la maison. Là, il court, il rit, il apprend ».
Une première… mais pas une dernière
Cette journée, entièrement pensée avec les enfants, est née d’une volonté d’écoute. « On leur a demandé ce qu’ils aimeraient faire, et on a bâti le programme à partir de leurs idées. On ne voulait pas leur imposer quelque chose d’extérieur », insiste Hadia. Grâce à l’appui de partenaires comme l’association socioculturelle et sportive de Vahibé (ASCSV), la Fédération des Associations de Vahibé (FAV) et le financement de la Fondation de France, l’association a pu financer la moitié de l’événement et structurer chaque atelier.
Pour la jeune Zalia, 11 ans, cette journée a été une révélation : « C’était trop bien ! J’ai joué, j’ai appris des choses, j’ai retrouvé mes copines. J’aimerais qu’on ait des moments comme ça tous les mois ! ». Un enthousiasme partagé par les adultes, touchés par l’énergie déployée.
L’été sera chaud, l’été sera Vahibé !

Ce premier succès ne restera pas isolé. Dès juillet, l’association prévoit de participer au programme « Summer Vibes », lancé avec le collectif Machababi wa Vahibé. « C’est un groupe de jeunes très engagés dans le village. Ensemble, on va organiser une scène ouverte, un Koh-Lanta local, des brunchs communautaires, des activités aquatiques… », annonce Hadia, rayonnante. « L’idée, c’est d’occuper les vacances, mais aussi de créer une vraie solidarité locale ».
Au coeur de cette dynamique : une jeunesse en quête de sens et d’espace pour s’exprimer. « On veut que les enfants se sentent valorisés, qu’ils soient acteurs. L’Aïd était une belle occasion pour leur dire : vous comptez ! », conclut-elle.
Bobane ABASSE