Alors que le texte arrive en séance au Sénat ce lundi, comme on pouvait s’y attendre, le groupe Écologiste s’oppose aux mesures visant l’immigration clandestine. au séjour, avec notamment le retrait possible des titres aux parents d’enfants délinquants.« Plutôt que de refonder, ce texte stigmatise. Plutôt que de reconstruire, il criminalise la pauvreté et l’exil », critiquent-ils. Les sénateurs écologistes dénoncent le durcissement des conditions d’accès.
Sur un territoire où les enfants sont conçus, non pas pour les allocations comme sur d’autres DOM où on parle « d’argent braguette », mais pour obtenir des papiers français, rappelons ce qu’un de nos chroniqueurs avait jadis écrit, « un enfant suffit ». Il s’agit de responsabiliser sur la paternité, alors que beaucoup d’enfants sont ensuite laissés à eux-mêmes dans des familles trop nombreuses et trop pauvres pour en assumer l’éducation quotidienne. Des enfants qui grandissent sans affection et qu’on demande ensuite à l’Etat de contrôler quand ils ont basculé dans la délinquance. Or, « l’Etat n’enfante pas », pour reprendre une maxime du capitaine Chamassi.

Dans le même communiqué, les sénateurs écologistes sont capables de reprocher des mesures de lutte contre l’immigration clandestine et de critiquer le maintien de la scolarité en rotation (deux classes se partagent une salle) provoquée par l’insuffisance d’écoles face aux inscriptions continues d’élèves comoriens. Mayotte scolarise les Comores et ces sénateurs regardent ailleurs.
Au titre de l’article 73 de la Constitution, Mayotte devrait pourtant pouvoir bénéficier de mesures appropriées, c’est le Conseil constitutionnel lui-même qui l’a mentionné en approuvant le durcissement de l’accès à la nationalité française.
S’il faut se satisfaire d’un point du communiqué, c’est de pouvoir compter sur leur soutien pour l’inscription de la levée du titre de séjour territorialisé au projet de loi, quand le Gouvernement reste très divisé sur le sujet selon Manuel Valls.
A.P-L.