Formation professionnelle : le Carif-Oref souhaite maintenir une « offre de qualité » sur le territoire

Le Carif-Oref de Mayotte, groupement d’intérêt public dédié à la formation professionnelle, a réuni les principaux acteurs de ce secteur ce mardi matin au conseil départemental. Objectif : maintenir une offre de qualité dans le secteur de la formation professionnelle sur le territoire

« Ce séminaire a été organisé dans le cadre du programme de professionnalisation des acteurs de la formation professionnelle », explique Moussa Youssouf, le directeur du Centre d’animation, de Ressources et d’Informations sur la Formation et Observatoire Régional Emploi-Formation (Carif-Oref). Ce séminaire a donc réuni les professionnels de la formation, mais également les opérateurs d’orientation, les acheteurs et les financeurs (l’Etat et le conseil départemental). Ecosystème complexe, ce secteur est soumis à une exigence nationale de qualité définie par l’Etat depuis le décret de 2015. « Le Carif-Oref a été accompagné par l’Etat et le conseil départemental entre 2019 et 2023 et ,depuis, l’appareil de formation continue a été maintenu notamment parce que l’évolution règlementaire se poursuit », a détaillé Le directeur.

Le sous-préfet Laurent Atalon, président du GIF Carif-Oref, a inauguré ce séminaire

Le cyclone Chido est venu rendre le secteur de la formation professionnelle encore plus indispensable. « Les besoins sont les mêmes qu’avant, mais la reconstruction nous oblige à être plus efficace et plus rapides », précise-t-il encore. Les missions du Carif-Oref sont donc d’identifier les besoins du territoire et d’accompagner les acteurs de la formation professionnelle afin qu’ils puissent répondre aux exigences de qualité nationale et aux exigences spécifiques du territoire. Les opérateurs de formation doivent désormais recevoir la certification Qualiopi pour répondre au marché.

Diversifier l’offre de formation

Comme chacun sait, Mayotte souffre à la fois d’une grande carence en professionnels, mais également d’un chômage élevé. D’où l’importance de la formation professionnelle, censée relier chaque étudiant ou demandeur d’emploi à un métier. Si les secteurs de la santé et de l’enseignement sont connus pour manquer de professionnels sur le territoire, les métiers du social sont également en berne avec un manque d’éducateurs et d’assistantes sociales. Le secteur du bâtiment est aussi en souffrance, ce qui est un frein majeur au développement du territoire puisque les entreprises ne trouvent pas de personnels pour construire les bâtiments. « Le territoire a aussi de gros besoins dans les secteurs du numérique, des transports et de la logistique et dans le secteur maritime », détaille Moussa Youssouf.

Moussa Youssouf, directeur du Carif-Oref

Au cours du séminaire, plusieurs opérateurs de formation ont souligné qu’un certain nombre de jeunes possédant pourtant un CAP ne savaient en réalité ni lire ni écrire. Ce à quoi une salariée de France Travail a répondu que sa structure avait élaboré des « programmes de remise à niveau ». L’illettrisme est en effet un frein majeur à l’insertion professionnelle, même pour les métiers à gros besoins sur le territoire et ne nécessitant que peu de formation comme surveillant scolaire ou ouvrier de traitement des déchets. A l’opposé, une membre de l’université de Mayotte a déploré « le manque de formation pour les personnes possédant un bac+3 minimum » car ceux-ci manquent  souvent d’une véritable professionnalisation. Sarima Ait, la responsable emploi/formation du MEDEF a indiqué que de telles formation existaient sur le territoire dans le domaine du numérique. Il n’en reste pas moins que l’offre est rare, ce que déplore aussi Moussa Youssouf : « Nous devons en effet diversifier nos offres pour tous les niveaux car Mayotte a aussi besoin de professionnels compétents. Certes il y a principalement des jeunes sur le territoire, mais nous devons les amener plus loin ! ».

Nora Godeau

Photo 1 : 

Photo 2 (UNE) : Le sous-préfet Laurent Atalon, président du GIF Carif-Oref, a inauguré ce séminaire

Photo 3 : Samira Ait, responsable emploi/formation du MEDEF et Fahardine Mohamed, son président, ont assisté attentivement à ce séminaire

Photo 4 : Moussa Youssouf, directeur du Carif-Oref

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