Alors que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, poursuivait sa visite officielle du côté des urgence du Centre hospitalier de Mayotte, aux alentours de 14 h 30, lundi 21 avril, Brigitte Macron se rendait à la Maison des adolescents de l’association Mlezi Maore, dans le quartier de Cavani à Mamoudzou. Une visite à la marge, qui a permis à la « Première Dame » de prendre le temps d’échanger avec des adolescents ainsi qu’avec tous les partenaires de Mlezi Maore engagés dans l’établissement, comme l’Agence Régionale de Santé, le Rectorat, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’Aide Sociale à l’Enfance, la PMI, ainsi que des associations comme Terra Psy et Play International.
« Elle s’est rendue compte du problème de la massification »

« Elle est venu pour comprendre ce que c’est d’être adolescent ici à Mayotte« , explique Hugues Makengo, directeur général de Mlezi Maore, au lendemain de la rencontre. « Elle s’est entretenu longuement avec les jeunes, elle était vraiment préoccupée par les problématiques rencontrées, notamment sur la question de la santé mentale suite au passage du cyclone Chido ». « Les adolescents ont apprécié les échanges et lui ont montré qu’ils avaient tous une volonté d’insertion dans la vie professionnel en devenant médecin, pompier, garagiste et pécheur », raconte le directeur général.
« Elle s’est rendu compte qu’à Mayotte le principal problème c’est la massification« , poursuit Hugues Makengo, en faisant référence au nombre élevé de jeunes vivant à Mayotte, ce qui augmente fortement les besoins nécessaires pour les accompagner, « à cela s’ajoute un impératif de modernisation des bâtiments« . Deux problématiques qui ont amené l’association et ses partenaires à proposer à Brigitte Macron d’être la marraine de la Cité de la Jeunesse de Mayotte.
Vers la création d’une Cité de la Jeunesse de Mayotte

Un projet qui permettrait de mieux accueillir, aider et guider les adolescents, dans une structure unique, moderne et plus grande que la Maison des adolescents. « On a envie de faire un lieu pour que les jeunes grandissent, s’informent, et s’émancipent, que ce soit à travers des activités, notamment culturelles, mais aussi à travers un accompagnement sur leurs formations. Brigitte Macron a accepté notre proposition et on attend d’elle qu’elle trouve des financements au projet, auprès de mécènes du CAC 40 par exemple. Des fonds qui s’ajouteront à ceux alloués par tous les acteurs de la jeunesse de Mayotte comme l’ARS, la préfecture, le rectorat, la CSSM… », explique Hugues Makengo, qui demande à ce que le projet s’inscrive dans la reconstruction de Mayotte et que la future Cité de la Jeunesse de Mayotte se trouve à Mamoudzou.
« On ne sait pas encore si on va transformer l’actuelle Maison des adolescents pour en faire la Cité de la Jeunesse, ce qui nécessiterait des rénovations, ou bien si on construit un tout nouvel établissement, cela dépend des financements. Mais l’objectif c’est qu’on puisse avoir une structure avant 2030″, espère le directeur de Mlezi Maore, qui est plus favorable à un nouveau bâtiment neuf, qui serait selon lui « une belle vitrine pour les jeunes » et qui permettrait de faciliter l’accueil d’enfants en situation de handicap.
Une aide de 145.000€ face aux difficultés persistantes

En attendant Brigitte Macron a versé, via la Fondation des hôpitaux de France qu’elle préside, 145.000€ à Mlezi Maore. Une aide précieuse pour l’association qui va pouvoir investir dans un camion qui effectuera des maraudes à travers l’île, mais aussi pour « remettre en état » la Maison des adolescents, inaugurée en 2010, et qui n’a pas été épargnée par le cyclone Chido.
« On doit réhabiliter la Maison des adolescents qui n’est pas adaptée à ce jour. Par exemple il n’y a qu’un seul ordinateur qui fonctionne », remarque Hugues Makengo. « La Maison des adolescents est vraiment un refuge pour les jeunes. Après le cyclone beaucoup d’entre eux ont été confrontés à une transformation désastreuse de leurs habitats et ont des séquelles psychologiques. Ils ont besoin de notre aide et pour le moment on fait avec les moyens du bord. Et c’est une problématique qui concerne tous les établissements pas seulement Mlezi Maore », constate le directeur général, avant de conclure, « on est dans une situation où ceux qui nous aidaient doivent eux même être aidés après Chido, c’est difficile ».
Victor Diwisch