Hajj 2025 annulé, cap vers 2026 pour Moultaqanour !

L'annulation du Hajj 2025 organisé par l'association Moultaqanour a déçu certains candidats, mais les organisateurs se projettent désormais vers 2026, avec des conditions améliorées et un nombre de pèlerins élargi.

Le 8 février dernier, l’association Moultaqanour avait annoncé avec enthousiasme l’organisation d’un voyage de pèlerinage pour le Hajj 2025, prévu du 4 au 9 juin, vers les lieux saints de La Mecque, en Arabie saoudite. Le projet avait de quoi séduire : un vol direct, des hôtels confortables et des conditions de voyage jugées plus avantageuses que celles des éditions précédentes. L’initiative avait ainsi attiré 42 candidatures, dont 36 confirmées. Mais, après un récent voyage d’exploration en Arabie saoudite, l’association a pris la décision de reporter cette aventure spirituelle, jetant un voile de déception sur les candidats désireux de partir cette année.

Une décision motivée par des contraintes logistiques 

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Chaque année, le pèlerinage du Hajj réunit près de quatre millions de musulmans et la densité de la foule près de la Kaaba est d’environ neuf personnes par mètre carré (photographie/DR)

Lors d’une réunion le 23 mars dernier à la MJC de Combani, l’association a annoncé l’annulation du Hajj 2025. Une décision lourde de conséquences, qui a mis fin aux espoirs de nombreux Mahorais. « Nous devions être honnêtes avec les Mahorais », explique Hourfane Toihiri, président de Moultaqanour. Après un pèlerinage d’évaluation, l’Oumra, effectué en Arabie saoudite, les organisateurs ont constaté divers problèmes logistiques entravant la qualité du voyage. Si l’hôtel à Al-Madinah répondait aux attentes, à La Mecque, la situation était plus complexe. « L’hôtel prévu se trouvait à deux heures de marche de la mosquée, ce qui posait un réel problème de confort, surtout en période de forte affluence », précise Hourfane Toihiri.

Malgré plusieurs tentatives pour négocier un hôtel plus proche des lieux saints, les solutions proposées se sont révélées insuffisantes. Face à ces difficultés, l’association a pris la décision de reporter le pèlerinage. « Ces conditions n’étaient pas compatibles avec les attentes des pèlerins« , explique le président de Moultaqanour. Une déception pour les candidats, mais une transparence saluée.

Des candidats déçus mais compréhensifs 

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Moment de prière et de recueillement des candidats au Hajj, dimanche 23 mars 2025

Les annonces de l’annulation ont fait l’effet d’un coup de tonnerre parmi les candidats. « L’envie de partir était là, certains étaient même prêts à partir dans ces conditions. Mais l’association a fait preuve de sérieux, et nous avons compris« , témoigne l’un des candidats. En réponse à cette annulation, l’association a procédé à un remboursement intégral des sommes versées, dont le montant total de 9.350 euros par pèlerin. Certains ont choisi de maintenir leur candidature pour l’année prochaine, d’autres ont demandé à ce que leur paiement soit conservé pour le Hajj 2026.

Les défis logistiques rencontrés par Moultaqanour ne sont pas isolés. D’autres associations locales se heurtent également à des obstacles pour organiser le pèlerinage. À l’instar de l’association ASPEL de Sada ou de l’association A.O.P.O.M, les démarches administratives se sont avérées complexes. En particulier, la mise en place du système informatique Nusuk, mis en place par l’Arabie saoudite pour gérer les inscriptions au Hajj, pose des difficultés considérables pour de nombreuses associations locales, peu habituées à ces technologies. Cette réalité avait conduit certaines associations, comme celle de Djamou, à renoncer cette année à l’organisation du pèlerinage.

Vers un pèlerinage optimisé et élargi en 2026

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En juin 2024, 1.300 pèlerins sont décédés en raison des extrêmes chaleurs à La Mecque (photographie/DR)

Les responsables de Moultaqanour ne se laissent pas abattre et ont d’ores et déjà jeté les bases du Hajj 2026. « L’objectif est de proposer un voyage de pèlerinage de meilleure qualité, en tirant les leçons de cette expérience de 2025« , annonce le président. Pour l’édition 2026, un vol direct entre Dzaoudzi, Médine et Jeddah est déjà prévu, sous réserve d’un minimum de 150 pèlerins inscrits d’ici fin septembre 2025.

Les conditions de voyage seront également améliorées, avec des hôtels plus proches des mosquées et un tarif de 9.350 euros, inchangé par rapport à l’année précédente. « Ceux qui s’inscriront avant le 30 septembre 2025 bénéficieront même d’un tarif réduit« , précise l’association. L’objectif est de porter le nombre de pèlerins à 100, contre 36 pour 2025, offrant ainsi une expérience plus optimisée et confortable. Un projet ambitieux pour 2026 qui se dessine déjà.

Mathilde Hangard

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