Le séminaire intervient dans un contexte particulier suite au cyclone Chido en décembre 2024 et à la tempête Dikeledi de janvier dernier qui ont dévasté l’île. Ces événements ont mis en lumière les vulnérabilités de certaines infrastructures concernant les défis liés aux risques climatiques. Aussi l’objectif de ce séminaire était avant tout « d’analyser les enjeux pour faire face aux nouveaux défis et apporter des réponses opérationnelles, notamment en ce qui concerne les risques naturels et météorologiques. Car les récentes crises climatiques, notamment Chido et Dikeledi ont mis en lumière l’importance d’une meilleure communication et coordination entre les acteurs du territoire », nous a expliqué le commandant Indaroussi Saïd, chef du groupement formation au sein du Sdis de Mayotte.
Un état des lieux de la situation sur notre territoire

Depuis 2017, Mayotte connait une situation de crises multiples avec plusieurs catastrophes naturelles et humaines à gérer (2018 : séismes ; 2019 : tempête ; 2020 à 2022 : COVID ; 2023 – 2024 : opérations de lutte contre l’afflux migratoire avec les opérations « Wambushu » et « Mayotte Place nette », mais également ces années-là une crise hydrique…). Il faut malheureusement ajouter à cela, depuis décembre 2023, l’absence de SAMU et une désertification médicale qui s’intensifie. Enfin en 2024, l’épidémie de Choléra, Chido et Dikeledi. « Le passage du cyclone Chido a ainsi eu pour conséquences une augmentation significative des interventions et une pression accrue sur les ressources humaines et matérielles, imposant ainsi une réflexion approfondie pour définir les enjeux budgétaires permettant de renforcer la préparation aux crises, tout en modernisant le service public », notent les responsables du Sdis de Mayotte.
Augmenter les moyens du Sdis pour faire face aux défis à venir

Durant la matinée, plusieurs intervenants se sont succédé afin de présenter leur domaine d’activité que ce soit les RH, le juridique, l’opérationnel, la technique, ou encore la formation car Mayotte est un département confronté à des défis majeurs avec des pressions écologiques, sociales, sociétales et économiques (urbanisation anarchique et forte croissance démographique, une population très jeune, un taux de chômage élevé, un changement climatique qui aggrave les risques de crise hydrique et les phénomènes climatiques extrêmes…).
Ainsi, le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR), voté en 2019, est aujourd’hui inadapté face à la démographie galopante, la forte immigration clandestine, la pandémie et le choléra, ou encore la crise de l’eau et les aléas climatiques. Parmi les nouvelles préconisations du SDACR évoquées durant ce séminaire, il s’agirait notamment d’acquérir un véhicule dédié à la lutte des feux de navire, un bateau polyvalent de lutte contre les incendies de navire et la pollution marine.

Mais aussi renouveler une grande partie de la flotte de véhicules dont beaucoup sont vieillissants et vétustes comme l’a indiqué le chef du département Équipement du Sdis. Il faudrait également accroître le nombre de casernes afin d’améliorer la couverture opérationnelle avec un temps moyen de présentation sur les lieux du premier engin de 15 minutes et non de 45 minutes comme c’est le cas actuellement.
Il a aussi été question de former des équipes de première intervention à l’école régionale de Mayotte et développer la formation des agents, des élus et des citoyens aux gestes de premier secours. Déployer l’application SAUV’ life, outil de citoyenneté innovant permettant aux citoyens de déclencher les alertes urgentes. Enfin et surtout, moderniser les secours et les soins d’urgence aux personnes et recruter davantage de pompiers professionnels et de pompiers volontaires…bref les défis sont nombreux !