Après Chido, Hip Hop Evolution reprend petit à petit ses activités

Avec des installations endommagées dans son centre Le Paradis des Makis, à Iloni, et avec un secteur de la culture à l’arrêt depuis Chido, l’association Hip Hop Evolution reprend petit à petit ses activités, les yeux rivés sur le festival prévu en avril prochain.

« Depuis Chido on est complètement à découvert sur notre site, il n’y a plus d’arbres », décrit Sophie Huvet, directrice administration et développement de l’association Hip Hop Evolution, basée à Iloni au centre de développement artistique et chorégraphique Le Paradis des Makis. « Les plateaux artistiques ont été détruits, on a mis en place des installations temporaires, mais lorsqu’il pleut c’est la cata, le sol devient glissant et c’est dangereux. Les artistes professionnels ne peuvent pas venir pour s’entraîner et créer leurs projets », déplore Sophie Huvet.

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Le site du Paradis des Makis à Iloni, après Chido.

En plus des activités sur son site, ce sont les interventions prévues dans les communes et dans les établissements scolaires qui ont toutes été repoussées en ce début d’année. En 2024, l’association a touché 664 jeunes dans les communes partenaires et 1.699 élèves dans les établissements scolaires, note le rapport annuel d’activités de l’association, des chiffres qui seront sûrement inférieurs pour 2025.

 

Des ateliers pour maintenir la dynamique

« A Mayotte, dans un secteur déjà peu structuré, on a l’habitude de travailler dans des conditions difficiles, c’est compliqué mais ce n’est pas Chido qui va nous arrêter », poursuit Sophie Huvet. Et pour preuve, trois mois après le cyclone, l’association reprend petit à petit son travail notamment auprès des jeunes danseurs qu’elle accompagne depuis maintenant plusieurs années.

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Au-delà de la danse, ce sont les perspectives et les projets qui sont importants pour les jeunes.

« Pendant ces vacances on a accueilli 4 groupes de danses qui venaient deux jours de suite. Le but était de maintenir le dynamisme de ces groupes et leur permettre de pratiquer, de s’entraîner à nouveau. Le problème avec Chido c’est qu’il n’y a plus d’arbres et donc moins d’endroits à l’ombre pour que les groupes s’entraînent dans leurs communes. Il n’existe déjà pas d’endroits spécifiques à la danse mais en plus s’il n’y a plus ces espaces ombragés, ça devient difficile », continue Sophie Huvet.

Ces deux semaines, entre 20 et 30 jeunes, venus de tout Mayotte, se sont entraînés au Paradis des Makis, à travers des ateliers et sous les conseils des artistes de l’association. Des ateliers qui vont se poursuivre tous les week-ends, avec comme objectif de préparer les jeunes aux battles en scène du festival annuel de l’association, qui se tiendra du 25 avril au 3 mai prochain.

« Au-delà de la pratique de la danse, ce sont les perspectives et les projets qui sont importants pour ces jeunes », ajoute la directrice, qui annonce qu’une tournée en métropole est prévue pour le mois de juillet. 

L’activité reprend également du côté des établissements scolaires en ce mois de mars, puisque les artistes de Hip Hop Evolution interviennent au collège de Tsingoni et de Ouangani.

Un appel à l’Etat sans réponses

Du côté matériel, l’association vient tout juste de retrouver l’électricité sur son site et elle espère pouvoir construire, grâce à ses fonds propres, au moins un plateau artistique au Paradis des Makis afin de pouvoir accueillir à nouveau des résidences artistiques.

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Les installations temporaires sur le site de l’association ne permettent pas d’accueillir des résidences artistiques.

Car même si les activités reprennent, l’association n’a pas bénéficié d’aides spécifiques après Chido. Dans un communiqué du 29 janvier dernier avec le collectif Les Arts Confondus, qui regroupe des artistes, techniciens et structures culturelles locales, l’association a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques de Chido et de Dikeledi sur le monde de la culture et a demandé une mobilisation des pouvoirs publics.

Activités annulées, pertes financières, contrats non prolongés et dégâts matériels conséquents, le collectif souhaite une prise en compte par l’Etat du secteur culturel dans les dispositifs d’urgence. “Nous n’avons toujours pas eu de réponse et on attend la visite de la ministre de la Culture à Mayotte », prévient Sophie Huvet.

Victor Diwisch

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