Le 23 janvier 2025, l’Assemblée générale des Conseils économiques sociaux et environnementaux régionaux (CESER) de France a adopté une motion unanime, appelant à une pleine réussite des mesures de reconstruction de Mayotte. Cette décision intervient après les ravages causés par le cyclone Chido, le 14 décembre 2024, et met en lumière la nécessité urgente d’une révision profonde des infrastructures, du logement et des politiques publiques pour ce territoire français particulièrement vulnérable.
Les membres des CESER de France ont réaffirmé, à travers cette motion, leur engagement en faveur de la reconstruction de Mayotte. Bien que la solidarité nationale et internationale se sont fortement exprimées, le constat est accablant : Mayotte, déjà en proie à des difficultés socio-économiques et à une pauvreté endémique, doit faire face à une reconstruction qui dépasse les simples réparations. Le cyclone a mis en lumière l’ampleur des fragilités du territoire, notamment en matière de logements, d’infrastructures de base, et d’accès aux services publics.
Une reconstruction complète de l’archipel
Les élus des CESER insistent sur la nécessité d’une reconstruction complète du territoire, en tenant compte de ses spécificités environnementales et en répondant aux besoins de ses habitants dans une démarche structurelle et pérenne. La motion souligne que l’enjeu ne réside pas seulement dans la réparation des infrastructures, mais dans la construction de bases solides et durables pour un avenir prospère et sécurisé. Les élus appellent également à une révision des règles d’aménagement du territoire, notamment en matière de logements, d’accès aux services publics et de gestion foncière. Selon eux, il est impératif d’intégrer « la question migratoire » dans cette réflexion. Le projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, déjà soutenu par le Gouvernement, prévoit notamment la création d’un Établissement public dédié à la reconstruction, inspiré des dispositifs mis en place après des catastrophes précédentes, comme la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Un état de « résilience » complet
Enfin, le recours au dispositif RESTORE de l’Union européenne, qui avait été adopté par 638 voix pour et 10 contre et 5 abstentions, pour renforcer la réactivité des Etats membres face aux catastrophes naturelles, comme le cyclone Chido qui avait frappé Mayotte, pourrait constituer un levier financier essentiel pour la reconstruction d’un territoire. Les élus ont insisté sur l’objectif de rétablir l’île dans un état de « résilience » complet, reprenant les mots d’Eugène Viollet-le-Duc : « Ne pas réparer, mais rétablir dans un état complet qui n’a jamais existé« .