Devant le collège de Kwalé à Tsoundzou 1, la scène est toujours la même depuis le 20 janvier dernier, date de l’arrivée des exilés. Des parents d’élèves sont allongés ou assis à l’ombre devant l’établissement pour demander l’évacuation des exilés, tandis que ces derniers se reposent dans le gymnase. Si quelques personnes ont été prises en charge et évacuées par la préfecture vendredi 24 janvier, cela ne suffit pas pour permettre la rentrée scolaire des 1.600 élèves du collège.
« Du moment qu’ils sont là, on ne peut pas faire la rentrée », remarque Salima Hamada, mère d’un élève de 6ème, qui vient tous les jours sur place pour voir l’évolution de la situation et faire entendre sa voix. « On m’a dit qu’à partir de mardi ils vont reprendre les évacuations et que la rentrée débutera à partir du 3 février, mais on est sûr de rien. S’ils évacuent pas tout le monde, nous les parents d’élèves on ne permettra pas aux élèves d’accéder au collège ».
La situation est toujours aussi délicate surtout à l’approche de la nuit, les parents d’élèves craignent des affrontements entre les jeunes du quartier et les exilés. « Les jeunes veulent retrouver leur plateau pour faire du sport et ils veulent aussi que leurs petits frères reprennent les cours donc oui c’est une situation tendue », ajoute Salima Hamada.
« J’ai laissé mon fils seul à la maison et ses grands frères sont partis au lycée », poursuit-elle, « moi je n’ai pas le choix que de venir ici, je passe mes journées devant le collège de 4 h à 20 h ».
Victor Diwisch