C’est l’un des chiffres les plus difficiles à obtenir par les temps qui courent : le nombre (réel) de victimes suite au passage de Chido. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, avait même déclaré quelques jours après le passage du cyclone, sur le plateau de nos confrères Mayotte la 1ère, que les victimes pourraient peut-être se compter en centaines, voire en milliers. A l’heure actuelle le bilan officiel fait état de 39 personnes décédées et environ 5.000 blessés. Mais face à l’ampleur du désastre, d’aucuns pensent, sans doute à juste titre, que le bilan pourrait être beaucoup plus lourd. C’est pourquoi le sénateur Saïd Omar Oili a demandé officiellement au ministre de l’Intérieur de lui fournir des chiffres précis concernant le nombre de disparus, ainsi que le nombre de personnes amputées.
Une rétention d’informations ?
« Lors de sa visite sur notre archipel le Premier ministre a évoqué quelques dizaines voire quelques centaines de morts. La semaine dernière j’ai interrogé le Préfet de Mayotte sur deux données afin d’apprécier plus justement l’ampleur de la catastrophe humaine qu’a subi notre île avec le cyclone CHIDO (…) Selon son dernier bilan dont j’ai eu connaissance, cette brigade avait effectué 68 opérations dans 15 sites. J’ai demandé un bilan précis de ces opérations avec le nombre de disparus et demandé le nombre de personnes amputées à la suite de CHIDO. Je n’ai pas eu en retour ces éléments, alors que je sais que ces chiffres existent », écrit ainsi le sénateur à Bruno Retailleau.
Puis l’élu du palais du Luxembourg d’insister sur la nécessité d’avoir des chiffres précis et de mettre en garde le locataire de la place Beauvau face la méfiance grandissante des Mahorais. « Ces données sur le nombre de disparus sont importantes par respect aux victimes de cette catastrophe et à leurs proches (…) Enfin, cette rétention d’informations amplifie la méfiance des Mahorais vis-à-vis des autorités et laisse libre court à des rumeurs dans une population traumatisée et sous le choc du cyclone CHIDO », conclut-il.
Gageons que le ministre de l’Intérieur lui réponde objectivement et dans les plus brefs délais.