Ben Issa Ousseni : le choix de retour

Rentré précipitamment d'un déplacement à Zanzibar, le président du Département nous rapporte qu'il ne voit pas quelle autre alternative pour un élu du territoire. Il a donc subi le déchainement des éléments comme les autres habitants.

Quelques jours avant le cyclone, le président du conseil départemental, accompagné de son équipe, était en mission à Zanzibar dans le cadre de la coopération régionale. Ce genre de mission est non seulement important pour les relations de Mayotte avec ses partenaires commerciaux, mais à ce moment précis, c’était aussi une situation confortable pour échapper aux conséquences tragiques du cyclone Chido dont on commence juste à mesurer l’étendue.

Si d’aucuns auraient profité de cette aubaine du calendrier politique pour se soustraire à une présence sur le territoire, ce ne fut pas le cas de Ben Issa Ousseni et de son équipe qui ont choisi d’interrompre leur mission, assumant de ne pas assister à d’importants rendez-vous, pour être présents à côté de leurs compatriotes : « Lorsque nous avons été certains que le cyclone se dirigeait bien sur Mayotte, j’ai annulé tous nos rendez-vous pour être présent. Je pense que dans ce genre de situation, la place d’un élu est aux côtés des Mahorais ».

Le président du conseil départemental, s’il ne regrette en aucun cas son choix, nous avoue cependant qu’il a eu très peur pendant le passage du cyclone, voyant le toit de sa maison s’envoler ainsi qu’une partie des murs de sa maison s’écrouler : « Dans ce cas, ce n’est même plus de la peur, c’est de la panique. Mais nous devions garder notre sang-froid pour rassurer les enfants qui criaient. Il faut garder une voix sereine et essayer de paraître calme pour les rassurer ». Mais le, président évacue assez rapidement l’épisode : « Je ne veux pas trop parler de mon cas. Tout le monde a été impacté. »

Il estime autour de 80% de l’île entièrement détruite et multiplie les appels pour amener aux Mahorais de l’eau et de la nourriture, estimant qu’on est encore très en dessous du minimum nécessaire pour assurer la survie des populations : « Je vois tous les secours sur place qui font de leur mieux, mais les problèmes de logistique perdurent et seront en partie résolus lors de l’arrivée des premiers bateaux. »

Il est visible que le président est très affecté par la situation, mais surtout très déterminé à amener son concours, ainsi que celui de ses équipes, à une population en souffrance. Présent aux côtés d’Emmanuel Macron, il a aussi fait tout le tour de l’île pour prendre la mesure des dégâts. Malgré la peur qu’il reconnaît honnêtement avoir ressentie, il assure : « Si c’était à refaire, je referais la même chose. ».

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