Depuis le 9 octobre 1949, chaque dimanche, la messe est diffusée sur le service public de la télévision française. Selon la chaîne France 2 qui la programme, plus de 600.000 spectateurs sont au rendez-vous. Et ce dimanche 24 novembre 2024, c’est depuis la paroisse Notre-Dame de Fatima à Mamoudzou que l’émission « Le Jour du Seigneur », la plus ancienne émission du Paysage Audiovisuel Français (PAF), célèbrera la messe à 13h locales, l’émission étant programmée à 11h en métropole. L’équipe connaît l’église pour y avoir tourné l’émission en 2014 et 2019.
Nous avons rencontré le père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse, qui célèbrera la messe. Pour le prêtre, cette présence de Mayotte sur la 2ème chaîne du PAF dans une émission très regardée, est de la plus haute importance, et pour plusieurs raisons.
« Tout d’abord, l’émission « Le Jour du Seigneur » diffuse la messe de Notre-Dame de Fatima tous les 5 ans. Cette messe télévisée est un instrument au service de l’Évangélisation, elle va vers les gens, chez eux. Ensuite, les téléspectateurs vont percevoir la réalité de Mayotte à travers notre foi. Ce sera ce dimanche la fête du Christ Roi, le Christ qui nous montre le chemin de la paix, de la sérénité et au service de la fraternité. Alors que plusieurs responsables au pouvoir ne se mettent pas au service de la population, le Christ met en perspective un monde juste et fraternel, le contraire de ‘l’homme est un loup pour l’homme’ de Thomas Hobbes. Il vient combattre les inégalités et le mal sous toutes ses formes, pour apporter la lumière. Il est l’alpha et l’omega. Comme l’a dit Jean-Paul II, le Christ garantit la finalité de notre vie. »
Les trois passoires de Socrate
Le prêtre invite également chacun à être dans la vérité, « le Christ appelle tout homme à être disciple de la vérité. Beaucoup sont morts pour qu’éclate la vérité, il faut aller à contrecourant du favoritisme, de la corruption », ce que Bienvenu Kasongo résume par « le style mondain », « il faut être vrai avec soi-même et être témoin de la vérité. Avant de raconter quoique ce soit sur quelqu’un, Socrate nous invite à adopter les trois passoires, la vérité de ce que l’on va dire, son utilité et la bonté que les propos vont revêtir. Le cardinal Joseph Malula répétait que ‘mieux vaut être crucifié que de crucifier la vérité. »
Enfin, cette messe est un moment précieux, « un rassemblement auquel on arrive par la charité, l’attention à la faim et la soif de l’autre. Le Christ se manifeste en voulant accueillir tout le monde. C’est un cadre propice, une expérience spirituelle. »
A l’issue de la messe, le verre de l’amitié sera partagé sous un chapiteau ce dimanche, « et ceci grâce à la proximité et l’aide des maires de Mamoudzou et Dembéni. L’ouverture se fera d’ailleurs avec les autorités civiles sur un territoire où vivent musulmans et catholiques. »
Pour ceux qui désirent se rendre à la messe, il est préférable d’être sur place dès midi.
Anne Perzo-Lafond