30.8 C
Mamoudzou
samedi 18 janvier 2025

Grève au Département : « Nous avons décidé de durcir ce mouvement », annoncent les syndicats

Dimanche, l'intersyndicale du Département a annoncé un durcissement du mouvement de grève, face au "langage de sourd" entre les grévistes et l'exécutif. 

Mépris, dédain, dialogue de sourd, on peut dire que l’ambiance est toujours électrique entre les grévistes et l’exécutif du Conseil départemental de Mayotte. Après une décision unilatérale, les agents grévistes et l’intersyndicale ont opté pour la mise en place d’un durcissement du mouvement de grève en cours : « Nous avons décidé de durcir ce mouvement car le dialogue avec l’exécutif est devenu un langage de sourd. »

Les 1607 heures annuelles de travail cristallisent les tensions

Ben Issa Ousseni est déterminé à faire appliquer les 1607 heures annuelles de travail à Mayotte

Pour appliquer la durée annuelle de temps de travail dans la fonction publique, équivalente à 1607 heures, le Département de Mayotte avait voté pour la suppression des jours fériés pour les fêtes religieuses musulmanes, mettant fin au rythme de 1568 heures de travail pratiquées jusqu’alors. Depuis, le fossé se creuse entre le président du Département, Ben Issa Ousseni, favorable à cette adaptation aux règles pratiquées dans les autres collectivités territoriales françaises et les syndicats, furieux de ce balayage des réalités culturelles de Mayotte : « Les locaux semblent ignorer que, dans de nombreuses collectivités en France, des solutions adaptées sont mises en place pour prendre en compte les spécificités locales sans pour autant s’attaquer aux acquis sociaux. Dans des territoires comme la Corse, Strasbourg, ou encore La Réunion, on a par exemple ajusté le temps de travail quotidien ou annualisé le temps de travail pour respecter les particularités culturelles sans réduire les droits des agents. À Mayotte, il semble que cette option de compromis ne soit pas envisagée, et nous le vivons comme un mépris pour les réalités culturelles et historiques de notre territoire. »

« Cette paralysie pourrait devenir plus générale »

Mayotte, barrage, crise sociale, grève, conseil départemental,
Pour se faire entendre, les grévistes n’écartent aucun moyen de protestation, pas même des barrages (image d’archives)

Les discussions entamées avec l’exécutif n’ont guère été favorables à un accord. Les représentants syndicaux s’estiment lésés face à un mur d’incompréhension, où leurs revendications auraient été « balayées d’un revers de main. » Pour se faire entendre, les grévistes ont bloqué ce lundi 4 novembre les barges qui assurent les liaisons entre Grande-Terre et Petite-Terre. D’ici là, le mouvement pourrait se durcir et s’étendre. À notre question sur la reprise des barrages comme lors de la crise sociale de janvier et février 2024, les syndicats assurent que rien n’est écarté : « Le durcissement de notre mouvement va principalement affecter les services de transport maritime, en particulier les barges. En l’absence de réponse de l’exécutif, cette paralysie pourrait devenir plus générale et s’étendre à d’autres services du département. »

Mathilde Hangard

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Le lycée Bamana entre centre de migrants et rentrée scolaire

Prévu comme centre d’hébergement d’urgence, le lycée Bamana a abrité pour un mois plusieurs demandeurs d’asile. A l’heure où va sonner la cloche de la rentrée, un collectif de citoyens a doublé le rectorat dans l’évacuation des lieux.

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com