« L’inauguration des logements de Massimoni est un projet ambitieux. Cela va permettre de reloger des familles en situation de précarité et de les abriter dans de bonnes conditions en attendant la reconstruction du quartier », a ainsi déclaré le maire de Koungou. Dans ce projet, plusieurs organismes et structures sont partenaires dont l’État bien sûr, la DEALM, la DEETS, ou encore LENA. Assani Saindou Bamcolo s’est par ailleurs réjouit du soutien de l’État pour obtenir des dérogations, notamment en matière environnementale, afin de faire avancer les projets de logements et de relogements dans sa commune.
21 logements permettant d’accueillir plus d’une centaine de personnes
Ces logements modulaires vont permettre d’accueillir plusieurs familles. Il y a ainsi 5 logements T3, d’environ 40m2 qui peuvent regrouper jusqu’à 9 personnes. Il y a ensuite 8 logements T2 pouvant accueillir 5 à 7 personnes, et enfin 8 logements T1 pouvant héberger jusqu’4 personnes. A cela il faut ajouter 2 cuisines communes, spacieuses, équipées de réfrigérateurs, de plaques vitrocéramique, d’éviers, de congélateurs et même de machines à laver. Il y a également 4 espaces sanitaires (douches et WC), deux pour les femmes et deux pour les hommes. Pour le préfet, si ce projet a pu voir le jour c’est grâce au travail et à l’implication de tous les acteurs. « On ne fait rien seul…C’est ensemble avec les différents partenaires, commune, État, associations, … que des projets comme celui-ci peuvent aboutir. Notre objectif premier est d’améliorer la vie des gens et de reloger nos concitoyens dans de bonnes conditions ».
5 millions d’euros arrachés au forceps pour reloger dignement les familles
Cette inauguration marque ainsi officiellement le début de l’installation des familles éligibles et volontaires dans ces logements. Comme toujours, un travail social avec les familles a été fait en amont afin de leur faire une proposition de relogement. Aussi, comme l’a souligné François-Xavier Bieuville, par les temps qui courent il est difficile, voire impossible, d’avoir des crédits ou des subventions supplémentaires. « Je me suis battu pour avoir 5 millions d’euros, quitte à me faire des ennemis, afin d’accompagner les 450 familles dont les habitations vont être détruites pour qu’elles aient un logement provisoire et puissent vivre dans des conditions saines. C’est une solution temporaire mais au moins les logements sont viabilisés, propres, pour accueillir dignement des personnes vulnérables ».
Même s’il indique qu’une opération de destruction d’habitats insalubres aura lieu dans les prochains jours ou les prochaines semaines dans le quartier de Mavadzani, François-Xavier Bieuville ne veut en dévoiler la date pour des raisons de sécurité. « Ce que je peux vous dire c’est que cela va durer environ 3 semaines et que des renforts de gendarmes seront nécessaires pour mener à bien cette opération ». En effet, selon la préfecture ce sont 466 « cases » qui devraient être détruites. « Mavadzani c’est une grosse opération, nous devons tenir le terrain pour éviter d’éventuels heurts », ajoute le préfet.
Des aménagements ambitieux dans le cadre du PRU de Majicavo-Koropa
C’est un énorme chantier qui va permettre d’aménager la commune de Koungou et notamment les quartiers de Mavadzani – Mouinajou – Massimoni. Cela va prendre de nombreuses années mais à terme ce projet va permettre de maitriser l’extension urbaine et le foncier en préservant notamment la zone naturelle et agricole, mais aussi de perfectionner la desserte interne du quartier et désenclaver les hauteurs. Ce PRU a pour but d’améliorer le cadre de vie et renforcer l’attractivité économique du quartier, de créer des équipements publics pour compenser la carence, de mettre fin à la précarité constructive des maisons en dur en accompagnant la densification du quartier, et enfin de résorber l’habitat insalubre dans les secteurs prioritaires et stratégiques. Près de 900 logements devraient ainsi sortir de terre rien que sur le quartier de Mavadzani. Comme a insisté le préfet, il s’agit avant tout « d’offrir de meilleures conditions de vie et d’existence à nos concitoyens. Cela passe nécessairement par un aménagement du territoire et un développement de Mayotte ».
B.J.