Une nouvelle fois, la mobilisation sociale s’est traduite par un blocage des routes, et une nouvelle fois, paralysant l’économie.
Comme à chaque fois sur ce territoire en besoin de développement, l’ensemble se redressera, lui collant une étiquette de résilient, mais au prix de combien de plongées d’entreprises. Ce que l’IEDOM traduit par un Indicateur du climat des affaires (ICA) qui « progresse légèrement et demeure au-dessus de sa moyenne de longue période », de 2,5 points, c’est-à-dire que le moral des chefs d’entreprises se relève. Il est au-dessus de sa moyenne habituelle sur le long terme. Mais uniquement dans le secteur du BTP, nous dit-on.
Logique, après une telle secousse, seules les programmations déjà actées résistent, quand la consommation reste en berne.
En effet, 68 % des chefs d’entreprises relatent une activité en hausse ou stable. Mais avec des trésoreries « dégradées » et des niveaux de stocks « faibles » en raison notamment des délais de livraison allongés. Pour le troisième trimestre qui prend fin, les chefs d’entreprises avaient anticipé un allongement des délais de paiement, des difficultés à recouvrer les créances et aucune amélioration de la trésorerie. On verra si ces prévisions se concrétisent.
Au 2e trimestre 2024, le secteur de la construction enregistre une nette augmentation de son activité par rapport aux deux trimestres précédents, « alimentée par des carnets de commandes toujours remplis ». On a vu que le rythme des constructions de logements se poursuivait avec un parc qui dépasse les 3.000 gérés par la SIM. Avec toujours des tensions de trésorerie qui « s’accentuent ».
Chute des importations
On sait que l’inflation en hausse, +3,6% sur un an, s’est infléchie ensuite, avec une diminution de 0,2% en juillet, comme l’a annoncé l’INSEE.
L’évolution du chômage reste difficile à quantifier, car, bien qu’annoncé en baisse, « au 2e trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A diminue de 3,1 % par rapport à mars 2024 », l’IEDOM précise que « compte tenu des blocages qui ont eu cours sur le territoire en début d’année 2024, de nombreuses personnes ont pu rencontrer des difficultés pour leur enregistrement » chez France Travail.
La consommation des ménages semble se stabiliser en valeur, sans toutefois retrouver les niveaux des années précédentes. Les importations de produits courants remontent de 1,5 % au deuxième trimestre et celles de biens d’équipement sont quasi-stables. L’inquiétude vient du niveau des importations de biens d’investissement qui reculent de 23,4 % sur les douze derniers mois. Et si la forte hausse de ces importations du 2e trimestre (+23,9 %, CVS) semble compenser, il s’agit essentiellement d’un rattrapage après la chute lors du blocage de l’île.
Malgré tout, et cela rejoint la courbe positive de l’ICA, « les prévisions d’investissement à un an sont particulièrement favorables dans l’ensemble des secteurs ».
En conclusion, si le bâtiment va, tout ne va pas encore bien dans les autres secteurs, en raison de trésoreries dégradées.
A.P-L.