En janvier 2023, le Crous Réunion est devenu le Crous Réunion-Mayotte. Il a repris la mission de délivrance des bourses étudiantes, autrefois dévolue au Rectorat, ainsi que celle de la gestion du restaurant universitaire dont s’occupait l’ancien CUFR. Fraîchement élue à la tête du réseau en février 2024, Bénédicte Durand, la présidente du Cnous, visite un par un les 26 Crous de France pour vérifier leur bon fonctionnement et mettre en place des améliorations si nécessaire. « Il s’agit pour moi de piloter les projets partagés, d’allouer les moyens et de m’imprégner de la synergie des établissements », déclare-t-elle. « L’objectif est de construire un service public universel dans toute la France », ajoute-elle tout en précisant que les Crous ultramarins avaient des besoins spécifiques qu’il fallait être capable de comprendre et de soutenir.
La visite du Crous Réunion-Mayotte est sa première visite dans un Crous d’Outre-mer. La semaine dernière, elle a partagé son temps entre La Réunion et Mayotte d’une manière équitable. Elle est venue accompagnée de Clément Cadoret, le directeur général délégué du Cnous, de Pierre-Olivier Sempère, le directeur général du Crous Réunion-Mayotte et d’Amaury Millet, son directeur adjoint, elle a passé en revue les mesures déjà en place à Mayotte et posé les jalons de celles encore à venir. « Nous avons déjà repris la compétence des bourses, des aides d’urgence et des aides à l’achat d’ordinateurs afin de lutter contre la fracture numérique », révèle d’ailleurs Pierre-Olivier Sempère qui précise que les aides à l’achat d’ordinateurs s’élèvent jusqu’à 900 euros directement versés sur les comptes bancaires des étudiants.
Un projet de résidence universitaire à Ouangani
En bref, le Crous veille au bien-être matériel des étudiants afin qu’ils puissent travailler dans les meilleures conditions possibles. Il a aussi noué des liens très forts avec le pôle culturel géré par Jean-Louis Rose en lui allouant des aides pour leurs voyages dans les hauts lieux culturels de France. « Nous travaillons actuellement avec la directrice d’un théâtre à Paris pour que les étudiants puissent y donner des représentations », ajoute Pierre-Olivier Sempère.
Pour le service de logements étudiants, les choses sont un peu plus complexes à cause de l’éternel problème du foncier à Mayotte. Mais une résidence universitaire pourrait voir le jour sur le futur campus de Ouangani. Le Crous Réunion-Mayotte va par ailleurs investir 200.000 euros pour améliorer le service restauration de l’université de Mayotte afin d’avoir bientôt « quelque chose de plus conforme ». « Nous avons déjà installé une caisse automatique, ce qui est une grande avancée puisqu’avec leur carte les étudiants peuvent déjeuner dans tous les restaurants universitaires de France », ajoute le directeur général.
Une mesure nationale prévoit également d’installer sur tous les campus des distributeurs de protections hygiéniques gratuites pour les jeunes filles. « C’est particulièrement important à Mayotte où nous avons une majorité d’étudiantes », note Pierre-Olivier Sempère. Etant donné la forte précarité qui règne sur notre territoire, une mesure spécifique à Mayotte va également être mise en place : la distribution gratuite de kits hygiéniques.
La visite de la délégation s’est conclue par des échanges avec les élus des différentes associations étudiantes, qui ont pu lui faire part de leurs besoins et de leurs attentes afin que le Crous Réunion-Mayotte puisse encore s’améliorer en s’adaptant aux spécificités du territoire.
N.G