Immigration : Premières esquisses du rideau de fer maritime

Une permanence d’intercepteurs sur l’îlot Mtsamboro est enfin annoncée, ainsi que le renforcement de moyens de détection sur le lagon et au-delà, détaillait le préfet François-Xavier Bieuville devant les médias.

Le préfet a renouvelé ce jeudi matin le concept du petit déjeuner de presse où les sujets sont abordés à bâtons rompus. Parmi les questions, nous avons demandé au représentant de l’Etat s’il avait des nouvelles du rideau de fer maritime annoncé par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer en début d’année. Les choses bougent.

Il s’agit de limiter autant que possibles les entrées illégales sur le territoire. Il en va de la survie des politiques publiques et de la sécurité sanitaire de la population, on l’a vu avec le choléra.

Quatre points représentent des avancées notables, longtemps attendues. Le premier porte sur les radars à moitié borgnes, au Nord et au Sud : « Les deux ont été réparés et fonctionnent de nouveau. Nous avons en projet d’installer des systèmes permanents statiques avec des radars complémentaires plus performants, avec une capacité de couverture plus grande ». C’est le 2ème point : « Pour cela, nous allons positionner deux barges, mouillées l’une au Nord, l’autre au Sud, que nous équipons de ballons statiques pour un meilleur balayage des entrées maritimes ».

Des technologies modernes de détection en cours de sélection

Wuambushu, Mtsamboro, Mayotte
L’îlot Mtsamboro, la halte la plus proche depuis Anjouan (Photo : A.P-L.)

3ème avancée, demandée depuis quasiment vingt ans par les habitants, une permanence à l’îlot Mtsamboro, point le plus proche d’Anjouan, île de provenance des kwassa : « Nous allons installer un ponton où seront accostés des intercepteurs. Au lieu de mettre 45 minutes comme c’est le cas actuellement pour venir de Petite Terre, ils ne mettront que 5 à 10 minutes pour les entrées dans cette zone. »

Enfin, les technologies modernes de détection, qui doivent habiller le rideau de fer maritime, sont en cours de sélection : « Elles doivent permettre une identification et une levée de doute sur les échos repérés plus performantes qu’actuellement. Nous avons réceptionné plusieurs manifestations d’intérêt émises par des industriels, les études sont en cours, nous lancerons les marchés dans la foulée », rapportait François-Xavier Bieuville.

Reste la présence d’un patrouilleur dans le canal du Mozambique, dont l’efficacité reste à prouver, étant donné que le Champlain assure déjà une présence sporadique sans réel succès. « Cette décision revient au préfet de La Réunion et au Secrétaraiat général à la mer ».

Anne Perzo-Lafond

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Les députés adoptent la suppression des titres de séjour territorialisés en 2030

Les échanges houleux entre députés étaient à prévoir, qui illustrent la méconnaissance du phénomène migratoire à Mayotte. L’évolution est à souligner au sein du gouvernement où le curseur commence à bouger. La mesure doit être assise sur une lutte contre l’immigration clandestine efficace… ce qui reste encore à démontrer

Au lycée de la Cité du Nord, la possible fin des récréations embrase la communauté éducative

Entre la contestation de la suppression des récréations, des pannes informatiques persistantes et des locaux dégradés, les enseignants du lycée du Nord dénoncent une situation de plus en plus intenable.

Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte alertent sur une « loi de programmation » sans programmation

Les présidents d'Intercommunalités de France, d'Interco Outre-mer et d'Interco 976 (Mayotte), alertent sur la contradiction majeure entre une volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l'état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d'avenir en une crise durable.

Air Austral déplore un manque de repères pour poursuivre sa croissance

Hugues Marchessaux, président du directoire d’Air Austral et président d’Ewa Air et Drissa Samaké, directeur général d’Ewa Air, ont dressé, ce mardi 24 juin, le bilan de l’exercice 2024-2025 des deux compagnies. Avec des résultats d’exploitation positifs, malgré les événements perturbateurs et les contraintes, l’avenir semble prometteur, mais le manque de visibilité à moyen et long terme, notamment sur les infrastructures, laisse planer le doute.