Comme à l’échelon national, ces rencontres ont pour objectif d’accompagner ceux qui sont prêt à se lancer dans un projet de création d’entreprise, ou au moins, qui s’interrogent à ce sujet. Mayotte est dotée de divers organismes et actions qui travaillent dans ce secteur, la couveuse ou la BGE ou Adie en sont des exemples. Celles-ci sont donc organisées par la Chambre de commerce et d’Industrie, en partenariat avec la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) et le conseil départemental, qui finance l’action.
Il s’agit d’importer toutes les compétences, notamment celles qui siègent à la Maison de l’Entreprise à Mamoudzou, dans le Grand Nord, « parce qu’on ne peut pas tous entrer dans l’administration et qu’il faut créer de la richesse et de la plus-value », soulignait Adams Mkadara l’animateur de cette journée, par ailleurs chef d’entreprise lui-même puisqu’à la tête de Forma Plus consulting, spécialisé en coaching, ressources humaines, etc.
La thématique 2024 « Actionnariat populaire » sous-entend l’inclusion économique et sociale des petits, qu’ils soient apprentis, ou œuvrant dans le milieu associatif. « Nous avons invité l’ensemble des structures capables de vous accompagner. »
A ce compte-là, la journée débutait lentement avec en milieu de matinée un petit public hétérogène alors que 1.500 invitations ont été envoyées par la CCI. Ce sont Hadati et Sahalati, deux sœurs, qui sont venues à l’invitation de la Mission Locale, mais sans réel projet de création, « on cherche un travail ou une formation », peut-être leurs allers-retours de stands en stands leur donneront-ils l’envie. C’est aussi la coach en transition professionnelle Zaina Mohamed, initiatrice de Pro active transition coaching, « j’ai entendu parler de cette Journée pour entreprendre, je cherche à structurer ma boite, à trouver des solutions pour remplir les déclarations fiscales, les prévisionnels de finances, etc. Mais je n’ai pas trouvé de stand qui corresponde à mes besoins ».
Blocage des routes et des comptabilités
Ces Journées pour entreprendre devraient peut-être s’étoffer en proposant des liaisons en visio entre les structures accueillantes et les demandeurs pour rendre compatibles les besoins des uns et des autres.
L’évolution technologique, c’est d’ailleurs précisément ce qui est proposée à 150 doukas (épicerie de quartier) dans leur version 2.0. Catherine Mkadara, chargée de mission territoire à la CCI Mayotte nous explique : « Depuis les blocages des routes du début d’année, les petits commerces ont du mal à payer les cotisations sociales et à reprendre leur comptabilité. Nous allons donc remettre à 150 doukas une caisse enregistreuse nouvelle génération, dotée d’un logiciel adapté. »
Nous avions interviewé Nissoiti Halidi dont le mari ingénieur Issihaka, a créé ce logiciel automatisant les ventes, les référence d’articles, le chiffre d’affaires journalier, etc. Un logiciel qui propose le français, le shimaore, le kibuchi, et prend également en compte les caractères arabes.
D’autres entrepreneurs déploraient que les commerçants ne soient pas tous équipés de SumUp à Mayotte, ces petits terminaux qui permettent de payer en cartes bancaires, « on ne peut pas continuer à tout payer en liquide ! ».
L’évolution semble lente mais est en marche veulent croire les organisateurs de ces journées de rencontre.
Anne Perzo-Lafond